Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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22 novembre 2013

« Nous avons bien recu votre mail nous demandant de ne pas donner suite a votre demande d’assurance »

Classé dans : Actualité, Sciences, techniques — Miklos @ 13:16

Cette phrase est celle qui ouvre un courriel accompagné d’une pièce jointe qui vient d’apparaître en français ces jours-ci, et qui – dans mon cas du moins – semble provenir d’une adresse officielle, « Elsa.Davenport@gouv.fr ».

Voici le texte du courriel :

Monsieur / Madame,
Nous avons bien recu votre mail nous demandant de ne pas donner suite a votre demande
d’assurance du 22/11/2013 referencee en marge.
De ce fait, nous procedons a l’annulation de cette derniere a sa date d’effet et vous
precisons que vous ne pourriez vous prevaloir d’aucune garantie.
Pour plus de details s’il vous plait verifier fichier joint (dossier_7836173)
Nous vous remercions de bien vouloir en prendre note.
Vous pouvez telecharger gratuitement la derniere version du logiciel Acrobat Reader a partir du site d’Adobe a l’adresse suivante : [adresse supprimée]

Le « gouvernement » ne proposant pas d’assurances aux particuliers, cela devrait déjà mettre la puce à l’oreille, en sus du fait que ce courrier n’est pas nominatif bien qu’il prétende concerner un dossier particulier. Ne parlons pas du manque d’accents et d’autres détails (son origine, « fraud@aexp.com », l’adresse destinée à rapporter des arnaques à… American Express, etc).

La pièce jointe contient un dangereux virus. Sa diffusion de cette façon en anglais est relativement récente, mais il me semble bien que ce soit l’un de ses premiers avatars francophones.

Plus généralement : ne cliquez jamais sur un lien et n’ouvrez jamais une pièce jointe sauf si vous êtes convaincu au-delà de tout doute possible que le courrier provient bien de la source qu’il prétend être et que (i) vous connaissez, (ii) vous attendez. Dans le doute, cherchez dans un moteur de recherche une partie du texte du courriel et/ou les adresses qui y sont mentionnées, ce qui peut aider à révéler une arnaque connue (voici les réponses qui s’affichent lorsqu’on recherche l’adresse fraud@aexp.com).

21 novembre 2013

L’affaire du « tireur parisien »

Classé dans : Actualité, Médias — Miklos @ 2:38

Libé titrait ce soir : « Tireur parisien : l’ADN d’Abdelhakim Dekhar coïncide ».

Cet homme est connu de la justice : c’était le troisième homme dans l’équipée meurtrière de Florence Rey et d’Audry Maupin en 1994 et qui a été condamné à quatre ans de prison.

Or la presse d’alors rapportait qu’au cours du procès, une connaissance de Dekhar avait témoigné d’une façon qui ne lui était pas particulièrement favorable. Ce témoin était décrit comme lecteur-correcteur, et une brève recherche en ligne indique qu’il est, ou était encore récemment, représentant du Syndicat des correcteurs et avait travaillé dans la presse papier.

Dekhar en aurait-il développé des velléités de vengeance à l’encontre des médias ?

17 novembre 2013

Les rues éphémères

Classé dans : Cuisine, Histoire, Lieux, Littérature, Peinture, dessin, Photographie — Miklos @ 17:23


Rue Maillard, Paris 11e (novembre 2013).

Gaile Owens a été condamnée à la peine capitale au Tennessee, en 1986, pour avoir commandité le meurtre de son mari, retrouvé battu à mort un an plus tôt. Elle a invoqué pour sa défense les sévices qu’il lui faisait subir. En 2010, après toute une série d’appels infructueux de sa part, elle doit être finalement exécutée, mais le gouverneur de cet État, évoquant l’éventualité qu’elle ait effectivement été victime d’un « mariage abusif » qui l’ait affectée aussi psychologiquement, commue sa peine qu’il trouve trop sévère en une prison perpétuelle, ce qui ouvre la possibilité d’une ultérieure libération conditionnelle. Elle sort de prison en 2011.


Rue de Douai, Paris 9e (octobre 2012).

Connaissez-vous Douai ? Sans doute non : c’est une petite ville d’une région de France bien moins touristique que la côte d’azur, par exemple et que certains qualifient soit de sinistre soit de sinistrée, se demandant si la grande voisine de Douai, Lille, est entourée d’eau (ce qui n’est pas encore le cas), et qui ont dû peut-être entendre parler d’une autre de ses voisines, l’Athènes du nord (plus connue sous le nom de Valenciennes). Citons alors le Nouveau guide de l’étranger dans Douai (1861 ; depuis le temps, tout de même, on devrait mieux la connaître !) :

«On ne sait rien de précis sur les origines de la ville de Douai (en latin Duacum), on n’est même pas d’accord sur l’étymologie de son nom ; selon les uns, elle est tirée de ductus aquæ (moyen ou action de conduire l’eau), selon d’autres, de duæ aquæ (les deux eaux, à cause du double courant de la Scarpe qui entourait le château), ou encore de dou, dour, qui en celtique signifie eau ; ou enfin, de de hu wac (excubiæ, sentinelles), dont on aurait fait Dewacke, puis Duac et Duay.

Quoi qu’il en soit, il paraît fort probable que Douai fut d’abord une de ces forteresses bâties au IVe siècle, pendant la décadence de l’empire romain, afin d’empêcher les pirates saxons de remonter les cours d’eau qui traversaient le pays. C’est vers la même époque que furent construits Nobiliacum (Arras), Victoriacum (Vitry), sur la Scarpe ; Orciacum (Orchies), sur l’Ourche, etc., etc.

Mais la première mention certaine que l’on trouve de notre cité, dans les anciens titres ou les chroniques, remonte seulement à l’année 611. A cette époque, deux ducs puissants, alliés par leur mère Gerberte à la famille royale et parents de Dagobert, Adalbald et Erkhinoald, possédaient du chef de Gerberte, le château de Douai ; ils le firent réparer et y construisirent, à leurs frais, une église consacrée à la Vierge Marie, et qui devint plus tard la collégiale de Saint-Amé. Ils élevèrent en outre, au bord de la rivière, une tour d’une force et d’une hauteur merveilleuses. »

Voilà pour le passé lointain de Douai. Plus récemment : elle fut, au 18e et 19e siècles, le siège d’une Cour royale, et c’est là que la grande poétesse Marceline Desbordes-Valmore est née (en 1786) : Verlaine, qui la découvrit par Rimbaud, nous dit Robert Sabatier dans son Histoire de la poésie française, affirme : « Nous proclamons à haute et intelligible voix que Mme Desbordes-Valmore est tout bonnement la seule femme de génie et de talent de ce siècle, en compagnie de Sappho peut-être et de sainte Thérèse ». Amen. La ville de Douai a donné son nom à sa bibliothèque municipale (ce que la Wikipedia ne sait pas encore), qui, malgré l’incendie qui ravagea 9/10e de son contenu durant les bombardements d’août 1944, possède un fonds patrimonial comprenant entre autre plus de 600 manuscrits médiévaux.

Pour le présent, on signalera l’exposition « Corot dans la lumière du Nord » qui se tient actuellement et jusqu’au 6 janvier 2014 au musée de la Chartreuse de Douai.

Et que vient faire cette morue, comme un cheveu sur la soupe ? On ne peut que supputer que cette plaque éphémère placée à Paris célèbre la recette d’accras de morues que l’on trouve sur le site « maville Douai », même si chronologiquement il y a un petit problème d’inversion temporelle.

16 novembre 2013

Life in Hell : « Il n’y a rien de plus beau qu’une clef, tant qu’on ne sait pas ce qu’elle ouvre. » (Maurice Maeterlinck)

Classé dans : Actualité, Littérature — Miklos @ 11:11

« Il ne faut pas, comme disent les Limousins qui ont oublié leur clef, rester fermé dehors. » — Pierre Daninos, Les Carnets du Major Thompson.

14 novembre 2013

Christiane Taubira premier ministre ?

Classé dans : Actualité, Médias, Politique, Société, Économie — Miklos @ 19:42

Je tâche d’éviter d’être l’un de ces millions de Français qui expriment haut et fort leur avis sur tout et savent bien mieux que le président ou le premier ministre ce qu’il faut faire ou ne pas faire, tout en étant silencieusement bien contents de ne pas être dans leurs chaussures. Ceci n’est donc pas un conseil avisé.

C’est une idée qui m’est passée par la tête, en lisant les pages que mon quotidien (papier) consacre à l’affaire en question, tout en critiquant la place que les médias accordent à ce(s) parti(s) extrémiste(s) qui attisent le feu en jubilant.

Je ne sais si l’on doit changer l’une des deux têtes de l’exécutif, s’ils dysfonctionnent vraiment ou s’ils réagissent tant bien que mal aux « circonstances », à la « crise », aux manifestations et aux sondages perpétuels, et donc si tout autre que l’un ou l’autre (ou les deux) n’agirait pas de même.

Mais ce que je sais c’est que ce ne sont pas des Churchills, pour sûr, qui savait convaincre le peuple britannique plongé dans la nuit de le suivre, tout en ne promettant que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. C’est ce rôle symbolique qui nous manque à tous, et ce ne sont pas des nuées de chiffres économiques aussi variables que la température qui sauront nous redonner confiance en ces temps incertains.

Alors, cette fonction symbolique, qui pourrait l’incarner mieux que Taubira, qui, comme l’écrit ce journal, « a endossé la fonction de Garde des Sceaux avec une hauteur de vue qu’on avait presque oubliée tant la paresse politique s’est perdue depuis trop longtemps dans la paresse des slogans et dans l’affolement des scoops. Cette exigence politique et morale qui est la sienne, et qu’elle suit depuis le début de son exercice, est devenue la cible de ceux qui s’appuient sur la paresse et la malhonnêteté intellectuelles pour prospérer. » ?

Si c’est ce qui manque là-haut, je sais aussi que cela ne suffit pas pour faire d’une personne un bon premier ministre. Je n’ai aucune idée si Taubira possède ces autres capacités, voire qualités.

Mais on peut rêver, non ?

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