Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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14 février 2014

Life in Hell : Akbar quitte ce Monde, ou, Comment la presse se tire une balle dans le pied

Classé dans : Actualité, Médias — Miklos @ 12:07

Voici le mail qu’Akbar vient de recevoir du Monde :

Nous vous informons qu’à compter du 10 mars 2014 le montant de votre abon­nement annuel à l’Édition abonnés [en ligne] passera à 119 €.

Or son montant actuel étant de 72 €, Akbar constate qu’il s’agit d’une augmentation de 65 %, sans un mot d’explication. L’augmentation précédente, en 2008, était de 22 %. Scandaleux, se dit-il in peto.

Lorsqu’Akbar leur écrit pour demander une explication, voilà qu’ils répondent qu’en fait « les renouvellements ultérieurs se feront pour des périodes de 12 mois au tarif de 179.90 € ». Un bref calcul mental à deux décimales lui fait conclure que l’augmentation n’est donc pas de 65 % mais de 149,86 %. Depuis 2004, le prix de l’abonnement numérique a plus que doublé, tandis que celui du quotidien papier n’est passé, sur la même période (en fait, depuis 2001), que de 1,20 € à 2,00 € (soit une augmen­tation de 67 %).

Akbar est outré. Vu en plus l’inanité du service Abonnés qui n’a jamais répondu aux mails qu’il leur avait envoyés lors de problèmes liés à son abonnement, sans compter les problèmes techniques récurrents qu’il a avec son blog y hébergé, il décide de consommer le divorce sur le champ. Or si Le Monde permet de s’abonner en ligne, la résiliation, elle, ne peut se faire que par courrier papier recommandé avec accusé de réception… Ni une ni deux, il prend sa plus belle plume, la plonge rageusement dans un encrier de vitriol, rédige la lettre de répudiation et se précipite pour la porter à la Poste.

Akbar se demande si ses tentatives personnelles de soutenir la presse sont irrémédiablement vouées à l’échec. Il achète toujours Libé en kiosque (il avait même essayé de s’abonner à sa version papier, mais raté !) ; or les récents événements qui secouent ce quotidien – votes de défiance, grève, démission du président de son directoire – n’augurent rien de bon. Avant, c’était le Herald Tribune qu’il favorisait, mais là aussi

Que reste-t-il ? Non, se dit-il, même si ce n’est que pour envelopper les fruits pour qu’ils mûrissent plus vite, il ne se résignera jamais à acheter Le Figaro. No pasaran !

Jeff et Akbar sont les personnages d’une série de bandes dessinées de Matt Groening, qui est aussi le père de la fameuse – et infâme – famille Simpson.

Wikipedia outragé brisé

Classé dans : Actualité, Musique, Sciences, techniques, Économie — Miklos @ 1:38


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Cela fait bien plus d’une heure que la Wikipedia dysfonctionne de façon intermittente, tout en annonce devant être « bientôt réparée » et demandant de « réessayer dans quelques minutes ».

Ah, ces géants aux pieds d’argile qui titubent… le mail de Yahoo il y a quelques jours, plusieurs services de Google en janvier, le mail de Yahoo (bis repetita) le mois précédent, Google (derechef) puis Amazon (deux fois) soudain l’été dernier…

Who’s next? comme le chantait Tom Lehrer, en tout cas à cette allure ça ne devrait pas tarder. Et puisqu’on est dans une veine de citations, on conclura par « small is beautiful » d’après le titre du célèbre ouvrage d’E. Schumacher.

Et la réponse à Who’s next? est…

Ça n’a effectivement pas tardé. Quelques jours après la publication de ce billet, on apprend : « Panne mondiale de WhatsApp, trois jours après son rachat par Facebook ». Ça promet.

La promesse est tenue : un peu plus de deux semaines plus tard, c’est au tour de Twitter de tomber en panne.

9 février 2014

De retour de la JDC

Classé dans : Actualité, Musique — Miklos @ 11:19


Nonobstant la couleur des cheveux, « JDC » ne signifie pas « jus de carottes ».

Mais en quelle langue chante-t-elle donc ?

Classé dans : Actualité, Musique — Miklos @ 1:40


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Le programme du récital de la soprano « mozartienne née » Sophie Krathäuser et du pianiste né on ne sait oùMême le site de la BBC indique : “We currently have no biography for this artist. You can contribute biographical information for Eugene Asti to Wikipedia, the user-contributed encyclopedia.” Eugene Asti, qui vient de se donner au Théâtre des Abbesses, promettait : une première partie romantique, avec des lieder de Schubert dont le très émouvant Gretchen am Spinnrade (mais qui peut y surpasser les duos Elizabeth Schwarzkopf – Edwin Fischer et Dietrich Fischer Dieskau – Gerald Moore ?), et le cycle Frauenliebe und –leben de Schumann ; une seconde partie de mélodies françaises amusantes de Honegger (bon, il était Suisse), Poulenc, Satie et Chabrier.

Malheureusement, dès quasiment la première note – donc du tout premier lied de Schubert, Ganymed –, il s’est avéré que la soprano avait, surtout dans le registre haut, un timbre métallique, plat, et plutôt strident voire criard dans les forte, tandis que le pianiste détachait les notes d’une façon particulièrement mécanique (tout le monde n’est pas Glenn Gould, et d’ailleurs Glenn Gould dans le répertoire romantique c’est pas trop ça) et qui manquait parfois de la délicatesse que demandait la mélodie. Si la voix s’est quelque peu adoucie dans le premier, le troisième et le dernier des lieder de Schubert et y a fait montre d’expressivité et d’un joli timbre, c’était sans doute dû aussi au registre globalement plus bas de ces mouvements.

Quant aux mélodies françaises, eh bien, il a été particulièrement difficile d’en comprendre les paroles (ce qui n’est pas sans rappeler les difficultés d’élocution d’une Joan Sutherland, mais quel timbre elle avait, elle, dans toute la tessiture de sa voix !) ; il est donc fort dommage que le programme n’en ait pas fourni pas le texte (et pour la première partie, sa traduction), il était impossible d’en saisir tout l’humour hormis ce qu’en reflétait la musique (et le maniérisme souvent outré de la soprano durant tout le récital). Le français est bien plus difficile à chanter que l’allemand ou l’italien, il est vrai, mais quel plaisir quand un interprète rend justice autant au texte qu’à la mélodie. Les trois mélodies de Satie et la première des deux de Chabrier en ont moins souffert.

Le bis était une curiosité : Fancy, une mélodie de Poulenc sur un texte en anglais de Shakespeare, langue qui n’est pas facile à chanter non plus. Cette œuvre, commandée par la comtesse de Harewood pour son anthologie de chansons classiques pour enfants, présentait en conséquence moins de difficultés que le répertoire qui a précédé.

1 février 2014

Le parfait petit ramoneur

Classé dans : Actualité, Littérature, Théâtre — Miklos @ 20:42


Maurin de Pompigny : Le Ramoneur prince et le Prince ramoneur, comédie proverbe en un acte, en prose, représentée pour la première fois à Paris, sur le Théâtre des Variétés Amusantes, le 22 décembre 1784.

On nous informe qu’à partir du premier janvier 2015, il ne sera plus permis de faire des feux de bois à Paris, même d’agrément. Ce n’est pas tant le danger d’incendie qui est la cause de l’inter­diction – comme on peut le voir ci-contre, les cheminées à l’épreuve de ces accidents existent au moins depuis 1759 –, mais pour réduire la pollu­tion de l’air. Cet arrêté ne me dérange pas parti­cu­liè­rement : l’une de mes deux cheminées me sert occa­sion­nel­lement à brûler mes reçus de carte bleue, tandis que l’autre sert à évacuer la fumée de ma chaudière à gaz. Je les fais donc régu­liè­rement ramoner, ce qui n’est pas une mince affaire, le conduit de la seconde étant d’un accès parti­cu­liè­rement complexe qui non seulement ne permet pas au Père Noël de l’utiliser (cela ne me dérange pas particu­liè­rement) mais nécessite du Savoyard de service des capacités acrobatiques certaines.

L’entreprise que j’avais trouvée ne possédant pas ces qualités, et leur intervention ayant été particulièrement hasardeuse – tout s’était déglingué et c’est par miracle qu’ils sont arrivés à remettre péniblement tout en l’état –, j’en ai changé à l’aveugle, il y a quelques années : j’ai appelé un numéro sur une modeste publicité trouvée dans ma boîte à lettres. Eh bien, c’est le jackpot : comme j’ai pu encore m’en rendre compte hier, ils sont : particulièrement aimables, efficaces et consciencieux, et méticuleusement propres : la prépa­ration du site (pour éviter qu’il ne se salisse), le ramonage du conduit et de la tuyauterie attenante, le nettoyage après coup (c’en était même plus propre qu’avant leur intervention). Et s’ils ont augmenté leur tarif – lui-même près de la moitié de celui indiqué sur une publicité d’une entreprise concurrente – de deux euros depuis 2012, ce n’est qu’à cause du changement de la t.v.a… Quant au déplacement, il est gratuit.

Comment alors ne pas vous les recommander ? Vous avez bien une petite cheminée quelque part chez vous ? Si oui, l’entreprise (fami­liale) en question est R.F. Ramonage ; appelez-les au 01 69 68 07 76. Bon, ils ne sont ni petits ni Savoyards, mais ils ne feront certainement pas fortune sur votre dos et vous serez ravis de leur prestation !


Louis-Edmond Duranty (1833-1880) : « La Fortune du ramoneur »,
in Théâtre de marionnettes du jardin des Tuileries, 1864.
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