Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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10 février 2023

Israel Galván et Niño de Elche, Mellizo Doble.

Classé dans : Actualité, Danse, Musique — Miklos @ 0:21

Ce spectacle de flamenco promettait, alliant le danseur chorégraphe Israel Galván, dont j’avais apprécié de précédentes performances, et Niño de Elche, musicien spécialisé en flamenco, dont je n’avais pas encore entendu parler. L’affiche – que l’on peut voir ci-dessus – les montrait l’un dansant, l’autre à la guitare.

Eh bien… pour commencer, les places que C. et moi avions reçues pour la repré­sen­tation d’hier (en échange de celles pour le jour de grève, très bien placées) étaient situées sur le côté de la corbeille, dont le rebord et les premiers rangées masquaient un bon tiers de la scène – notam­ment celui où Israel Galván avait tendance à évoluer. En sus, les personnes assises devant nous masquaient partiel­lement ce qui restait de visible, comme on peut le voir ci-contre (cliquer pour agrandir).

Quant au spectacle lui-même : tout d’abord, l’affiche était trompeuse : sur les quelques 90 minutes qu’il a duré, ce n’est que dans les cinq dernières minutes que Niño de Elche a joué de la guitare ; tout le reste du temps, il a parlé et chanté – de façon fort impressionnante (rythmes, débits, timbres…), pour autant que je puisse juger. Israel Galván était tout aussi impressionnant dans les rythmes parfois incroyables qu’il battait avec ses pieds ; parfois, il utilisait des dispositifs élec­tro­niques pour rajouter de la résonance aux sons qu’il produisait ainsi. Mais ensemble, cela semblait ne pas trop coller, en quelque sorte.

Et puis, le pire est venu, après environ une heure : dans une obscurité totale, on a entendu Niño de Elche chanter, sur un fond de sons de raclement provenant de la partie masquée (pour moi) et dans le noir de la salle ; au bout d’une dizaine de minutes où il parlait-chantait de plus en plus lentement (je pense qu’on aurait bien mieux compris s’il y avait eu un surtitrage en français…), une toute petite lumière est apparue, illustrant le crâne du chanteur, et puis ses mains. Après encore quelques minutes, on a finalement aperçu Galván qu’on devinait frotter ses pieds sur des gravillons : la poussière montait jusqu’à nous et a commencé à faire tousser C. S’en est suivie un nuage de fumée blanche qui a envahi l’essentiel de la scène.

C’est alors que nous nous sommes résolus à sortir et aller prendre un jus de pomme rafraîchissant au bar du théâtre, quasiment vide. Quelques minutes plus tard, à la fin du spectacle, il était envahi.

5 février 2023

Anton Tchékhov : La Mouette

Classé dans : Actualité, Littérature, Théâtre — Miklos @ 15:51

Je sors de la représentation de La Mouette de Tchékhov – pièce extraordinaire s’il en est – qui se donne ces jours-ci au Théâtre des Abbesses. Malheureusement, la mise en scène et le jeu de quasiment tous les principaux rôles étaient maniérés, outrés, hystériques et parfois même ridicules (ce qui ne reflète pas l’esprit de cette pièce), à l’exception de celui du jeune Raphaël Naasz, qui tient le rôle de Konstantin Gavrilovitch Treplev (l’aspirant dramaturge), tout à la fois retenu et intense, intérieur et expressif.

Quant à sa traduction : trouver, comme le dit la metteuse en scène dans les notes de programme, que celle d’Antoine Vitez « a quarante ans » et donc en nécessite une nouvelle, me paraît absurde : réécrit-on Molière, Racine ou, pour être plus contemporain, Sartre ? Surtout quand le résultat sonne parfois si… terre-à-terre et à la mode…

Conclusion : à éviter. Pour se consoler, on écoutera avec grand intérêt l’enregistrement qu’en ont fait les Pitoëff en 1948, remar­quable en tous points :

  • Traduction inédite en français de Georges et Ludmila Pitoëff, revue par Georges Duhamel.

  • Distribution :

    • Ludmila Pitoëff : Nina Mikhaïlovna Zaretchnaïa, jeune fille dont le père est un riche propriétaire ;

    • Sacha Pitoëff : Konstantin (Kostia) Gavrilovitch Treplev, jeune homme, fils d’Irina Nikolaïevna ;

    • Varvara Pitoëff : Macha, fille d’Illia Afanassievitch et de Paulina Andreivena ;

    • Lucien Nat : Boris Alexievitch Trigorine, homme de lettres ;

    • Germaine Dermoz : Irina Nikolaïevna Arkadina, actrice, de son nom de famille Trepleva ;

    • Marcel Lupovici : Ilia Afanassievitch Chamraeff, officier en retraite, intendant de Sorine ;

    • Alice Reichen : Paulina Andreievna, femme d’Ilia Afanassievitch ;

    • Jean-Louis Roux : Semion Semionovitch Medvedenko ;

    • Albert Gercourt : Piotr Nikolaïevitch Sorine, général, frère d’Irina Nikolaïevna ;

    • Pierre Gay : Evgueni Sergueievitch Dorn, docteur ;

    • ? : Semion Semionovitch, maître d’école ;

    • Jean Daguerre : Iakov, ouvrier ;

    • Un cuisinier ;

    • Une femme de chambre ;

    • Bernard Dimont [?] : le récitant ;

    • Henri Soubeyran : mise en scène radiophonique.

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