La femme aux deux vizages (sic)
Même équipé de lunettes de vue multifocales, de microscope électronique ou du téléscope spatial Hubble, on n’arrive à distinguer les deux noms que donne l’encyclopédie en ligne mondiale à cette extraordinaire femme de lettres qu’était Christine de Pisan. Soit dit en passant, ce n’est pas cette particularité onomastique qui la distingue ainsi, comme nous l’avions évoqué dans une note à notre transcription de l’ouvrage De l’égalité des deux sexes, où l’on voit l’importance de se défaire des préjugés de Poullain de la Barre (lui aussi un phénomène en son genre), mais son métier et ses idées, en avance de bien des siècles sur son temps.
Le mystère s’éclaircit lorsqu’on consulte quelques-unes des autres versions de sa biographie dans la dite encyclopédie, où l’on constate que la variante occultée ici est « de Pizan », forme utilisée d’ailleurs par notre Bibliothèque nationale dans sa description de la version en ligne du manuscrit des œuvres de la dite demoiselle, et où on l’y distingue sans lunettes, microscope ou télescope :
Détail du manuscrit datant de 1399-1402 des œuvres de Christine de Pizan (source). On peut y lire : « Cy commencent les rebriches de la table de ce present volume fait compile par xpine [Christine] de Pizan demoiselle. »
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