Il pleut sur la ville…
«averse averse averse averse averse
pluie ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie !
gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau
parapluie ô parapluie ô paraverse ô !
paragouttes d’eau paragouttes d’eau de pluie
capuchons pélerines et imperméables
que la pluie est humide et que l’eau mouille et mouille !
mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau
et que c’est agréable agréable agréable
d’avoir les pieds mouillés et les cheveux humides
tout humides d’averse et de pluie et de gouttes
d’eau de pluie et d’averse et sans un paragoutte
pour protéger les pieds et les cheveux mouillés
qui ne vont plus friser qui ne vont plus friser
à cause de l’averse à cause de la pluie
à cause de l’averse et »des gouttes de pluie
des gouttes d’eau de pluie et des gouttes d’averse
cheveux désarçonnés cheveux sans parapluie
Raymond Queneau
«Suspendue à ses fils en chemise de nuit
La pluie lit le journal au soleil de midi.
Elle lit, et bientôt les nouvelles l’ennuient.
Quelle Terre à soucis ! Que de mélancolie !
Et l’on croit qu’elle pleure alors qu’elle, la pluie,
Ne cesse dans son cœur de rire à la folie!
– Si je tenais ici l’animal qui a dit :
« Triste comme la pluie », il verrait du pays !
En s’étirant, la pluie reprend le journal gris.
– Que dit la météo ? »« Aujourd’hui : de la pluie ».
Alors elle soupire et s’en va dans Paris
Arroser les jardins, les chats et les souris.
Marc Alyn