Libération en Chine ?
Non, il ne s’agit pas d’une démocratisation inattendue de ce pays-là, mais de l’endroit où le site Web de ce brave quotidien serait hébergé.
Du fait d’un problème réseau généralisé ce matin, on s’était intéressé à suivre le chemin sur l’Internet depuis notre ordinateur jusqu’au serveur Web de Libération.
L’utilitaire « traceroute » (ou « tracert »), lancé sur l’ordinateur local, affiche – voir ci-dessous – toutes les étapes par lesquelles passent les données numériques, en montrant leur nom si disponible ou sinon uniquement leur identifiant numérique (« numéro IP »).
Traceroute de l’ordinateur local jusqu’au site de Libération. Cliquer pour agrandir.
Alors là, stupéfaction ! Tout d’abord, il s’avère que le nom du site « www.liberation.fr » est en fait un alias de « www.liberation.fr.wtxcdn.com ». Et qui est donc wtxcdn.com ? Comme le montre un autre utilitaire (« whois »), il s’agit d’un nom de domaine (servant à désigner une famille de sites) appartenant à… « Alibaba Cloud Computing (Beijing) Co, Ltd », l’Amazon(e) chinoise :
Identification du titulaire du site hébergeant Libération.
Et enfin, ce qui semble bien confirmer la localisation de notre quotidien, l’avant-dernière ligne du traçage contient « Hong Kong » dans son nom. Cette étape, et celles qui les précèdent, font partie du domaine « cogento.com », appartenant à Cogent Communications, opérateur de télécommunications multinational américain et apparemment un des plus gros « véhiculeurs » de trafic internet au monde.
Ah, si Trump savait que cette société américaine héberge certains de ses serveurs… en Chine, dans la caverne d’Alibaba. Ou alors, serait-ce en fait une avant-garde de la libération de la Chine ?