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« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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19 novembre 2020

Apéro virtuel II.18 – jeudi 19 novembre 2020

Classé dans : Société — Miklos @ 23:59

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Jean-Philippe, puis Sylvie étant arrivés, la conversation s’engage sur le télétravail qui s’instaure de façon inexorable et, probablement, dans la durée, bien au-delà de la fin de la pandémie : sans même parler de ses aspects asociaux, on évoque les difficultés d’adaptation du lieu de vie au travail – espace, calme, mobilier de travail, rangements… et de l’accès périodique dont on peut avoir besoin aux documents (papier) du bureau (livres, archives, dossiers…).

Puis Jean-Philippe demande à Michel le sens profond de son image de fond d’écran. Réponse : aucun ; Michel ayant reçu d’un ami la photo de ce panneau à gauche, il voulait l’utiliser en fond d’écran. Mais comme son format est de type portrait alors que l’écran est plutôt paysage, il a rempli le vide avec une gravure de diable, en l’occur­rence celle du Diable d’argent, une parmi des dizaines de gravures satiriques de la finance, apparues après le krach de 1720.

Puis Michel montre un extrait du journal télévisé de France 2 de la veille, sur l’amitié bouleversante, qui s’est nouée sur le tard, entre Simon et Konrad, l’un juif rescapé de la Shoah, l’autre fils de nazi. Aujourd’hui, âgés de 86 et 88 ans, ils parcourent les écoles pour raconter leurs vies et délivrer des messages de paix et de tolérance aux plus jeunes.

Françoise (C.) et Françoise (P.) arrivent sur ces entrefaites.

À l’occasion de la journée mondiale des droits de l’enfant, qui a lieu annuellement le 20 novembre (date fixée en 1989 à l’ONU), Jean-Philippe montre la vidéo d’un témoignage saisissant de l’animateur Thierry Beccaro, devenu ambassadeur d’Unicef France en 2019, vidéo dans laquelle il relate les violences que son père, « ivre et triste », lui a fait subir et dont les effets l’ont poursuivi longtemps.

Françoise (C.) qui l’avait vue hier soir dit être très critique des services sociaux : une femme de sa connaissance essayait d’aider ses neveux, enfants maltraités par leur mère, et voulait les prendre en main et s’en occuper. S’adressant aux services sociaux, elle s’en­ten­dait dire qu’on ne pouvait rien faire, et que c’était aux enfants de venir se plaindre… À 18 ans, leur mère les a chassés et ils sont en train de devenir des voyous. Elle rajoute qu’on donne maintenant un numéro à appeler, mais y a-t-il beaucoup d’appels ? Et, demande Michel, ce numéro est-il seulement connu de ceux qui en ont le plus besoin, les enfants maltraités ?

Jean-Philippe rajoute qu’en sus l’enfant est construit pour « défendre » ses parents, et donc il est plausible qu’il n’aille pas les dénoncer, se croyant lui-même coupable d’une faute qui aurait attiré ces « punitions » et défendant ses parents. Dans la conversation qui s’ensuit, on mentionne que s’y rajoute l’ambiguïté de l’attitude du père de Beccaro, qui, en dehors de ses fréquentes crises de violence, exprimait son amour à son fils. Et qui d’extérieur au noyau familial serait à même de signaler ces violences par leurs manifestations physiques et/ou psychiques, parfois subtiles, dans le comportement des victimes – les compagnons de classe ? Mais peuvent-ils le voir (peut-être au vestiaire quand il se déshabille) ou le percevoir ? Les instituteurs  ? Donnent-ils aux élèves l’occasion d’exprimer, voire indirectement, leur for intérieur, par exemple par des dessins ou des fictions écrites ?

Françoise (P.) précise que, dans le film qu’elle avait vu hier, les maîtresses signalaient à l’administration ce type de problèmes, mais du fait de la lourdeur bureaucratique, rien ne se passait. Puis elle demande ce qu’on pense de ces enfants de djihadistes transformés en machines de guerre. Michel rajoute que l’on peut poser une question similaire pour ces enfants de tziganes qu’on voyait récemment dans son quartier (et ailleurs), entraînés à voler.

Françoise (P.) évoque alors un article du Monde qu’elle avait envoyé à Michel ce matin, concernant un nombre croissant d’ado­lescents ultraorthodoxes en Israël s’échappant de ce milieu étouffant – sans forcément renier entiè­rement leur pratique religieuse –, et, dans la plupart des cas, reniés alors par leurs parents. Sylvie en a rencontré un qui lui disait le courage qu’il fallait pour le faire. Michel évoque alors un film documentaire récent – il s’agit de M, réalisé par Yolande Zaberman et sorti en mars 2019 – qui relate le retour dans son ex communauté ultraorthodoxe d’un homme de 35 ans qui l’avait quittée à l’âge de 20 ans après y avoir été longtemps abusé, retour pour retrouver ses bourreaux et surtout son père, qui l’avait chassé quand il a appris que son fils avait été violé… Sa phrase : « J’ai commencé ma vie à vingt ans quand je me suis enfui » n’est pas réellement différente de Je suis né à 17 ans, titre du livre-confessions de Thierry Beccaro. Michel dit la chance qu’il a eu d’apprendre par son père que ses grands-parents (qu’il n’a pas connus du fait de la Shoah), juifs très orthodoxes dans un shtetl de Pologne orientale, étaient très respec­tueux des autres, y compris de leurs enfants, et ne leur ont rien imposé ; comme quoi on peut trouver du meilleur comme du pire dans quasi­ment n’importe quelle communauté.

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