Des Subtilitez du Cube, & de ce qu’on ne void point à l’œil nu
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«En une heure tardive, où le soleil faict l’espargne de ses rayons, se tenoit assis, en sa chaise de noyer grinçante, ung vieil philosophe à la barbe si longue qu’elle eût bien peu servir de corde à sa pendule. Il tenoit en sa dextre main ung certain cube, lequel estoit, ainsi qu’il le disoit avec maints soupirs, le quarré du quarré, en forme solide, & donc cube, ou peut-estre idole géométrique (à ouïr ce qu’il en murmurait entre ses dents).
Ce cube, poinct ne resplendissoit d’or ou pierreries, mais estoit de plomb ou d’un bois obscurci par tant d’années de manipulations studieuses. Or, le sage le contemploit avec tel regard de gravité que le moindre observateur eût juré qu’il s’agissoit là d’un fragment de la Vérité mesme, voire de la clef du monde sublunaire (et au-delà, s’il eût eu temps d’y aller).
Derrière luy, en noble désordre, estoient entassées maintes fioles, cornues, livres à demy-mangés de rats studieux, & recettes plus ou moins imaginaires. Et parmy ces reliques d’une sapience fort odorante, se trouvoit un corbeau seul & noir, qui, d’un œil soupçonneux, observoit le cube comme s’il eût voulu en discourir aussi, n’eût-il esté de nature taciturne.
Par une fenestre de pierre, ouverte sur la campagne, l’on apercevoit au loing ung laboureur menant son attelage, souillant les pieds dans la glaise, fort occupé à ignorer les merveilles des mathématiques. Il besoignoît, sans mot dire, plus proche de la vérité terrestre que mille scolastiques en leur tour d’ivoire.
Et aux murailles du cabinet, l’on voyoit une armée de livres serrés, tous crians d’estre le premier à estre lu, mais tous bien trop patients pour y parvenir.
»Ainsi passoit nostre philosophe ses jours : le cube en main, l’œil au ciel, & l’esprit dans le labyrinthe de ses pensées — là où, Dieu mercy, personne ne pouvoit l’y suivre.
Source : ChatGPT