Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

7 février 2007

Cours et discours

Classé dans : Humanités — Miklos @ 17:40

« Les professeurs aux Écoles normales ont pris avec les Représentants du Peuple et entr’eux, l’engagement de ne point lire ou débiter de mémoire des discours écrits. Ils parleront : leurs idées sont préparées, leurs discours ne le seront point. Ni une science ni un art ne peuvent être improvisés ; mais la parole, pour en rendre compte, peut l’être : ils ont pensé qu’elle devrait l’être ; en ce sens, tous improviseront. C’est donc ce qu’ils auront dit en improvisant, qui sera recueilli par des sténographes, et publié par l’impression. On comprend que la justice la plus commune demande que des discours faits ainsi ne soient point jugés comme des discours écrits avec soin dans un cabinet. Un cours sera une série de conversations, et la meilleure conversation, lorsqu’on l’imprime, ne peut pas, pour le style, valoir un bon livre. La parole va et vient, pour ainsi dire, dans un sujet : elle se coupe au milieu d’une phrase, pour faire à cette phrase un commencement qui vaudra mieux et plus droit à la fin de l’idée. Après avoir essayé une expression, elle en essaie une autre ; elle ne peut pas effacer ce qu’elle vient de dire, mais elle le corrige en disant la même chose d’une autre manière. Tout cela ne peut pas faire de bons discours, mais tout cela est peut-être nécessaire pour faire de bonnes démonstrations et de bons cours. »

Avertissement placé au début du premier volume de l’édition de 1801 des cours données aux normaliens de l’an III (cité par Jean-Marc Lévy-Leblond, in De la matière. Relativiste, quantique, interactive. Éd. du Seuil, 2006)

4 commentaires »

  1. Et c’est le retour de Miklos aprés une longue absence.. Merci de ce retour

    Commentaire par zopiros59 — 9 février 2007 @ 22:35

  2. MI-CLOS, MI-CLOSE, adj.
    Littér. Qui est à moitié fermé. Synon. demi-clos. Fleur, bouche, lèvre mi-close. La baronne (…), les paupières mi-closes et les lèvres entr’ouvertes, frissonnait encore de cette ardente et douce étreinte (A. FRANCE, Bergeret, 1901, p. 145). Le petit jour entre par les volets mi-clos (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 252). Il épie la fille entre ses cils mi-clos (BERNANOS, Mouchette, 1937, p. 1293).
    [Avec compl. prép.] Phœbos (…), l’œil mi-clos de sommeil, De la blonde Thétys touche le sein vermeil (LECONTE DE LISLE, Poèmes ant., 1852, p. 173).
    Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre, rare. Une bouche (…) passant vite du mi-clos amoureux à l’équivoque rictus des gallinacés (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 36).
    Prononc. : [miklo], fém. [-o:z]. Étymol. et Hist. 1835 lèvres mi-closes (LAMART., Voy. Orient, t. 1, p. 175). Comp. de mi-* et de clos*. Fréq. abs. littér. : 153.

    (Trésor de la langue française informatisé)

    Commentaire par Miklos — 20 février 2007 @ 17:42

  3. Toujours le sens de l’humour cher mi clos

    Commentaire par zopiros59 — 7 mars 2007 @ 12:29

  4. …frissonait encore de cette ardente et douce étreinte.

    Commentaire par Miklos — 7 mars 2007 @ 13:12

Flux RSS des commentaires de cet article. TrackBack URI

Laisser un commentaire

XHTML: Vous pouvez utiliser ces balises : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos