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20 janvier 2008

Scène de la vie parisienne

Classé dans : Actualité — Miklos @ 17:12

Où : une rue étroite à sens unique au cœur de Paris. Quand : 2h30, la nuit de samedi à dimanche. Quoi : le bruit d’un choc de ferraille et de sirènes hurlant à mort.

Tableau : une petite voiture rouge, arrêtée au milieu de la rue. Cinq mètres à l’arrière, une camionnette de police gyrophare allumé et l’avant défoncé. De chaque côté de la voiture rouge, un policier, genoux légèrement pliés et bras tendus, un pistolet à la main pointé vers l’intérieur de la voiture. La scène est figée, comme si les protagonistes n’étaient que des figurines en cire de chez Madame Tussaud représentant le Scotland Yard à la poursuite de Jack l’Éventreur.

Tableau : deux jeunes gens à plat ventre sur la chaussée, mains menottées au dos. À côté de l’un, un policier, le pied sur son dos. À côté de l’autre, une policière, même pose. Immobiles, tels David devant la dépouille de Goliath. Aux fenêtres et sur les balcons, des spectateurs silencieux.

La scène s’anime : des camionnettes et des voitures de police arrivent de toutes les directions : deux remontent la rue en sens interdit et se placent devant la voiture rouge vidée de ses occupants, trois ou quatre s’alignent derrière la première camionnette. Une nuée de policiers remplit la rue illuminée par la multitude de gyrophares. Ils se serrent la main, bavardent, regardent la voiture devant et derrière, examinent sa vignette. Un policier ramasse la plaque d’immatriculation arrière et la dépose dans une camionnette, que vont bientôt rejoindre les deux individus menottés sous une escorte aussi importante que celle d’un chef d’État.

Bientôt, les véhicules se retirent. L’un tourne à droite à contresens, la sirène rageuse, d’autres font marche arrière. Il ne reste plus que la voiture rouge, comme abandonnée. Arrive alors un camion de dépannage, qui l’enlève comme un fétu de paille. Les tâches d’huile au sol recouvertes de sable, le silence rétabli, les fenêtres fermées, la nuit retombe sur la rue comme si de rien n’était. Rideau.

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