Aimez-vous Bétove ?
Audrey Pulvar, journaliste aux « gros sabots beethovéniens » (c’est elle qui s’est ainsi décrite) connaît toutes les symphonies de Beethoven « sauf leurs numéros » (ibid.). Ses sœurs, elles, jeunes filles très romantiques, jouaient « des sonates de Chopin à n’en savoir que faire » (ibid). Comme il n’en a composé que trois, on compatit avec la pauvre Audrey (en pensant à un piano de notre voisinage qui égra(t)ine tout cet été le même morceau). Ou alors, la journaliste aurait-elle allégrement – c’est le cas de le dire – renommé ainsi les 17 valses et les 58 mazurkas (sans compter les 4 ballades, les 4 scherzos, les 21 nocturnes, les 24 préludes et les 24 études) de notre national polonais, poil au nez ?
Mise en boîte finalement pas si surprenante que cela, il s’agissait de l’émission La Boîte à musique de vendredi dernier consacrée à ce monstre de la musique qu’est Bétove (sic, ça le rend plus proche de nous), émission dont la caméra semblait avoir une préférence affichée pour la belle journaliste sur le visage de laquelle elle n’avait de cesse de revenir même quand l’APHPAudrey Pulvar, hautement populaire ne parlait pas (la plupart du temps). En tout cas, elle s’y attardait bien plus souvent que sur celui des deux autres faire-valoir invités de l’ineffable Ziegel (qui a lancé un curieux « Je te prendrai au mot » au bel Edwin Crossley Mercer à la belle voix quand celui-ci a annoncé qu’il viendrait la prochaine fois en kilt), autrement plus informés musicalement même si moins télégéniques (il faut bien panacher) : Natasha St-Pier (qui est arrivée à jouer correctement après une formation-éclair – c’est pas bidon, j’vous jure ! – du Beethoven sur les bidons du steelband Pan à Paname qu’on est ravi d’avoir découvert) et Luc Ferry (qui connaît tous les numéros, lui, et pas que ça, y compris La Pince à linge des Quatre Barbus – œuvre beethovénienne s’il en est –, mais pas l’Élégie sur la mort d’un caniche). Il nous a épaté, Luc : il s’y connaît vraiment en musique et était ravi de le montrer à tout bout de champ d’un air faussement modeste.
Popu pour popu, on préfère l’humour fin d’un Victor Borge (ci-dessus) ou celui d’un Gerald Hoffnung qui fournira la morale de cette émission d’une nuit d’été à la fin de ce délicieux petit film :
[...] – a interprété un passage de la Symphonie n° 40 du même (après une introduction digne d’un Victor Borge). Deux ans plus tard, c’est tout un orchestre de verres qui interprète une vinphonie (sic) de [...]
Ping par Miklos » Alla breve. XXXVII. — 19 octobre 2012 @ 10:04