Alla breve. XXXVI.
[250] Une partition de Bach aux enchères. La maison de ventes Sotheby’s va disperser aujourd’hui et demain une partie de la collection musicale André Meyer, qui comprend des documents musicaux inestimables (façon de parler : ils seront estimés et raflés, n’en doutons pas) : les premières éditions du Clavier-Übung I de Jean-Sébastien Bach (les six Partitas pour clavier BWV 825-830) et du Traité d’harmonie de Rameau annotée par lui-même, des manuscrits musicaux de Beethoven et de Schoenberg… La collection André Meyer (décédé en 1974) – à ne pas confondre avec son homonyme et contemporain, célèbre banquier et grand collectionneur d’œuvres d’art et.. de partitions musicales (décédé en 1979) – avait fait l’objet d’un catalogue (en 1961) ; la bibliothèque-musée de l’Opéra (faisant partie du département de la musique de la bibliothèque nationale de France) en détient certains documents vendus auparavant. (Source)
[251] À propos de partition. Le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus, qui dirige l’orchestre national de Lille depuis 1976 et président de Musique nouvelle en liberté, vient de publier La partition d’une vie, ouvrage d’entretiens avec le musicologue Frédéric Gaussin. On pourra voir ici un entretien que France 3 Nord-Pas de Calais a réalisé avec lui, et dans lequel il décrit son engagement actif visant à fournir l’accès à la « grande musique » à ceux qui en sont exclus. La famille Casadesus compte un grand nombre de musiciens et d’artistes depuis au moins quatre générations. (Source)
[252] Georg Solti cent ans plus tard. Né le 21 octobre 1912 (et décédé en 1997), le grand chef hongrois (que j’ai eu la chance d’entendre à plusieurs reprises) sera le sujet de commémorations diverses, centenaire oblige. À cette occasion, Rupert Christiansen, critique opéra du Daily Telegraph depuis 1996, offre quelques souvenirs de son tout premier entretien avec ce géant de la musique, qui a su non seulement le mettre à l’aide, mais s’est intéressé à lui : « Assez parlé de moi, c’est ennuyeux ! Je veux vous connaître. Comment vous êtes-vous intéressé à la musique ? ». Ce n’était pas une pose : lors de l’entretien suivant, deux ans plus tard, il s’était souvenu des réponses. Lors de cette première fois, il a confié à son intervieweur que Bartók avait été le plus grand être humain qu’il ait jamais rencontré, et qu’un chef ne doit pas avoir de préférences musicales : ses goûts à la maison doivent rester du domaine du privé ; il se doit de diriger toute musique qu’on lui présente au mieux de ses capacités, qu’il l’aime ou non. (Source)
[253] Le palmarès 2012 des Grands prix Sacem. Le 26 novembre, les prix (avec concert à l’appui) seront remis entre autres Éric Tanguy (distinction carrière) et Fabien Waksman (distinction jeune compositeur) dans la catégorie « grands prix de la musique symphonique ». Le prix spécial a été attribué à la chanteuse Catherine Ringer précédemment des Rita Mitsouko. (Source)
[254] Les lauréats des Classic Brit Awards. Cérémonie annuelle organisée par l’industrie phonographique britannique, elle vise à récompenser des musiciens et des ensembles qui se distinguent en « musique classique et crossover » (ça attire tout de même un peu plus de public que la musique classique). Parmi les lauréats de cette année : le ténor pop et classique Andrea Bocelli (catégorie artiste international de l’année), le chef d’orchestre et compositeur de musique de film John Williams (compositeur, œuvre d’une vie – tiens, la Wikipedia n’a pas jugé bon de sauter sur l’information), le violoniste et chef d’orchestre André Rieu (album de l’année), la violoniste Nicola Benedetti (artiste femme), le chef d’orchestre Vasily Petrenko (artiste homme), et le jeune pianiste Benjamin Grosvenor (prix des critiques), dont on peut lire ici un bel entretien avec lui et son frère atteint du syndrome de Downs. (Source)
[255] Rebecca, une tragédie musicale. Rebecca, chef d’œuvre de Daphne du Maurier qui a inspiré le film éponyme oscarisé de Hitchcock (qui s’est inspiré d’une autre de ses nouvelles pour Les Oiseaux), n’est pas qu’un drame de la jalousie, c’est aussi l’histoire d’une comédie musicale se transformant en tragédie financière : la tentative de montage à Broadway de son adaptation allemande par Michael Kunze (paroles) et Sylvester Levay (musique) s’avère être un fiasco causé par une arnaque monumentale et rocambolesque : les producteurs avaient payé plus de 60.000$ à un certain Mark Hotton, qui avait inventé de toutes pièces des investisseurs étrangers supposés leur apporter une aide financière de 4,5 millions de dollars. Selon ce « financier » qui utilisait des faux sites web et adresses électroniques, l’un de ces personnages imaginaires, Australien, aurait contracté la malaria lors d’un safari en Afrique et serait décédé juste avant d’effectuer le virement. N’y a-t-il pas là de la matière pour une nouvelle comédie musicale ? (Source)
[256] Cette soprano qui fait le trottoir… Amelia Feuer, jeune étudiante américaine à la Haute école de musique de Genève, se voit contrainte de trouver des moyens de subsistance – la vie n’y est pas donnée, dans ce coin de l’Europe – faute de financements. Elle chante donc dans les rues des classiques de l’opéra et des comédies musicales. Non seulement elle y trouve son compte – 120 francs suisses en quarante minutes, bien mieux qu’à Paris (mais les Français sont de grands radins) – mais elle considère cela comme une excellente expérience pour devenir ultérieurement soliste à l’opéra. Elle n’y aura pas besoin de micros cachés, comme certains… (Source)
[...] Brit Awards, ou, il y a musique classique et musique classique. Dans notre précédent numéro, nous avions rapporté le palmarès plutôt grand public de cette cérémonie censée récompenser les meilleurs musiciens [...]
Ping par Miklos » Alla breve. XXXVII. — 19 octobre 2012 @ 10:04
[...] à Solti sans Solti. On s’y attendait. Arte va diffuser dimanche 28/10 à 18h le concert de gala pour le centenaire de Georg Solti, avec [...]
Ping par Miklos » Alla breve. XXXVIII. — 19 octobre 2012 @ 15:56