Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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14 novembre 2018

Il pleut sur la ville…

Classé dans : Littérature, Nature, Photographie — Miklos @ 23:01

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«averse averse averse averse averse
pluie ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie !
gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau gouttes d’eau
parapluie ô parapluie ô paraverse ô !
paragouttes d’eau paragouttes d’eau de pluie
capuchons pélerines et imperméables
que la pluie est humide et que l’eau mouille et mouille !
mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau mouille l’eau
et que c’est agréable agréable agréable
d’avoir les pieds mouillés et les cheveux humides
tout humides d’averse et de pluie et de gouttes
d’eau de pluie et d’averse et sans un paragoutte
pour protéger les pieds et les cheveux mouillés
qui ne vont plus friser qui ne vont plus friser
à cause de l’averse à cause de la pluie
à cause de l’averse et »des gouttes de pluie
des gouttes d’eau de pluie et des gouttes d’averse
cheveux désarçonnés cheveux sans parapluie

Raymond Queneau

«Suspendue à ses fils en chemise de nuit
La pluie lit le journal au soleil de midi.

Elle lit, et bientôt les nouvelles l’ennuient.
Quelle Terre à soucis ! Que de mélancolie !

Et l’on croit qu’elle pleure alors qu’elle, la pluie,
Ne cesse dans son cœur de rire à la folie!

– Si je tenais ici l’animal qui a dit :
« Triste comme la pluie », il verrait du pays !

En s’étirant, la pluie reprend le journal gris.
– Que dit la météo ? »« Aujourd’hui : de la pluie ».

Alors elle soupire et s’en va dans Paris
Arroser les jardins, les chats et les souris.

Marc Alyn

29 septembre 2018

Ici et là


Façade du château de Versailles.
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Façade latérale du palais Garnier.
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Plafond de la chapelle royale du château de Versailles.
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Grand foyer du palais Garnier
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Pierre Laviron et Louis Le Conte : Bacchanale. 1679-1682. Château de Versailles. Cliquez pour agrandir.


Georges Clairain : Bacchanales. Plafond de la rotonde du Glacier, palais Garnier. Cliquez pour agrandir.


René-Antoine Houasse : Allégorie de la Magnanimité et de la Magnificence royales inspirant et récompensant les Arts. Plafond du sale de l’Abondance, château de Versailles. Cliquez pour agrandir.


Diane Chasseresse dite Diane à la biche ou Diane de Versailles. Cliquez pour agrandir.


Peinture murale de Georges Clairain, 1878. Rotonde du Glacier, palais Garnier. Cliquez pour agrandir.

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6 septembre 2018

« Mais oui, je suis une girafe »

Classé dans : Architecture, Lieux, Photographie — Miklos @ 7:58

Gustave Eiffel : La Tour de trois cents mètres. Planches. 1900 (source).
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« Mais oui, je suis une girafe
Et si ma tête est dans le ciel,
C’est pour mieux brouter les nuages,
Car ils me rendent éternelle.


Palais de Chaillot vu de l’ascenseur nord.
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Mais j’ai quatre pieds bien assis
Dans une courbe de la Seine.
On ne s’ennuie pas à Paris :


Maison de la culture du Japon (en bas à gauche), la Seine, l’Allée des cygnes, la Maison de Radio France. Vue du troisième étage.
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Les femmes, comme des phalènes,
Les hommes, comme des fournis,


Champ de Mars, École militaire, Unesco, Tour Montparnasse. Vue du troisième étage.
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Glissent sans fin entre mes jambes
Et les plus fous, les plus ingambes
Montent et descendent le long
De mon cou comme des frelons.


Arc de Triomphe de l’Étoile. Vue du troisième étage.
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La nuit, je lèche les étoiles.
Et si l’on m’aperçoit de loin,


Musée du quai Branly-Jacques Chirac (au premier plan), Palais de l’Alma, Cathédrale de la Sainte Trinité. Vue du troisième étage.
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C’est que très souvent, j’en avale
Une sans avoir l’air de rien. »


Palais de Chaillot (premier plan), La Défense (au fond). Vue du troisième étage.
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– Maurice Carême, La Tour Eiffel.


Gustave Eiffel : La Tour de trois cents mètres. Planches. 1900 (source).
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Autres photos ici.
 

1 septembre 2018

Où trouver Rome et la mer ? à Paris, pardi !

Classé dans : Littérature, Nature, Photographie — Miklos @ 17:40

Lobulaire maritime, ou corbeille-d’argent annuelle. Cliquer pour agrandir.

Cet été, un foisonnement de petites fleurs – d’à peine quelques millimètres de taille – agrémente deux des jardinières accrochées au troisième étage sur rue. L’une de ces jardinières était principalement occupée par des pieds de potimarrons ornés de fleurs jaunes élancées (comment les couper pour en faire des beignets alors qu’elles sont si belles ?), maintenant envahies par un nuage de petites fleurs blanches accompagné de discrètes feuilles étroites ; dans la seconde, ces dernières s’y retrouvent en compagnie d’une autre plante dont les larges feuilles larges quelque peu semblables à celle du lierre dominent, parsemées de quelques jolies fleurs bleues.

Comment les identifier ? Pour les premières, le site Quelle-est-cette-fleur.com, facile d’utilisation, a parfaitement fait l’affaire : un questionnaire simple, des réponses illustrées, et voilà : il s’agit de lobulaire maritime, présente (comme son nom le laisse comprendre) en Europe méridionale – donc assez loin de Paris, du moins tant que les eaux du globe n’ont pas monté jusqu’à la capitale suite à son réchauf­fement inexorable – et qui possède un nom plus poétique, celui de corbeille-d’argent annuelle (nom attribué d’ailleurs à d’autres fleurs de la même famille), qu’elle mérite bien !

En ce qui concerne les secondes, il aura fallu poser la question sur un autre site, Visoflora, où la réponse n’a pas tardé à arriver : « Le nom vernaculaire commun est d’une poésie sans limite. Son habitude qui consiste à s’accrocher et à pousser dans les vieux murs (dont ceux bien évidemment en ruine…) lui ont valu le charmant surnom de “ruine de Rome”. C’est la cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis). » Ruine de Rome est bien approprié pour une fleur surplombant une rue qui fut le cardo maximus de la Lutèce romaine.

En résumé, Rome c’est le passé, la mer c’est le futur. Et le présent, ce sont ces fleurs.

Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume
Poussaient au bord de nos chemins
Le vent tombait et l’air semblait frôler tes mains
Et tes cheveux avec des plumes.
 
L’ombre était bienveillante à nos pas réunis
En leur marche, sous le feuillage ;
Une chanson d’enfant nous venait d’un village
Et remplissait tout l’infini.
 
[…]

Émile Verhaeren, « Des fleurs fines »,
in Les Heures du soir (1911).

Cymbalaria muralis, ou ruine de Rome. Cliquer pour agrandir.

28 juillet 2018

Les merveilleux nuages

Classé dans : Actualité, Littérature, Nature, Photographie — Miklos @ 22:11


Nuages, Paris. 28/7/2018. Cliquer pour agrandir.

L’étranger

Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
– Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
– Tes amis ?
– Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
– Ta patrie ?
– J’ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté ?
– Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L’or ?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
– J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !

Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris


Idem (détail). Ou, après les dents de la mer, les dents du ciel. Paris. 28/7/2018.
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