Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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5 août 2018

An example of floccinaucinihilipilificative sesquipedalianism

Classé dans : Langue, Lieux — Miklos @ 12:34


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Been there, done that.

3 août 2018

Mais où sont les rues d’antan ?

Classé dans : Histoire, Lieux — Miklos @ 22:55


Plan Truschet et Hoyaux (détail), 1552. Cliquer pour agrandir.

On avait précédemment mentionné quelques anciennes rues de Paris aux noms sympatiquement coquins. On s’était aussi attardé dans la rue du chat qui pêche. Ici, on a relevé les curieux noms de certaines rues dans la base de données de la Ville de Paris consacrée aux voies disparues (il existait autrefois, sur le site de la Ville, une rubrique équivalente bien plus commode à consulter, mais elle a dû disparaître par solidarité avec ces voies, une obsolescence programmée, là) ainsi que dans quelques sources complémentaires.

À propos de noms qui choqueraient de chastes oreilles contemporaines, citons J.-B. Robert (in Origines de Paris et de toutes les communes, hameaux, châteaux, etc. des départements de Seine et Seine-et-Oise, 1864) :

Jacques-Antoine Dulaure (1755-1835), auteur entre autres de Histoire civile, physique et morale de Paris.Dulaure trouve quelques-uns de ces noms grossiers et obscènes, comme : Merderet, Tirepet, etc.

D’autres ridicules comme : Taille pain, Trop-va-qui-dure etc.

Quelques-uns suivant lui indiqueraient les intentions ou les habitudes malfaisantes de ceux qui les habitaient comme : Mauconseil, Mauvoisin, etc., et d’autres les débauches dont les rues étaient les repaires comme Put-y-muce, Putigneuse, etc.

Nous ne pouvons partager l’opinion ou plutôt l’erreur de Dulaure, nous apercevons seulement dans ces noms de la trivialité et des jeux de mots comme en faisaient nos ancêtres, comme nous en faisons encore et comme on en retrouve dans certaines enseignes du vieux et du nouveau Paris telles que : au Puits Sans Vin (Puissant Vin), à l’épi Scié (Épicier), au Bon Coing (Bon Coin), au Grand I vert (Grand Hiver), etc.

Sans oublier celles des nombreuses auberges nommées Au Lion d’Or (Au lit on dort)…

Ancien nom

Actuellement

Alphonse Allais, Villa

Sq. Lamarck. [Vous savez qui est Lamarck, vous ? Moi je sais qui est Alphonse Allais, et j'adore !]

Ambigu comique, passage de

Sup. par l’ouverture du boul. Voltaire. Il commençait boul. du Temple et finissait rue des Fossés du Temple (act. partie de la rue Amelot).

Amérique du nord, rue de

Sup. en 1942. Commençait av. Frédéric Passy (sup.). Une partie s’était appelée rue du Bosquet.

Âne rayé, ruelle de l’

Imp. des Peintres.

Aveugles, rue des

Partie de la rue Saint-Sulpice.

Qui aime à babiller, à parler avec abondance, parfois sans réfléchir.Babillards, impasse des

Sup. lors du nivellement du boul. de Bonne Nouvelle (1832). Elle était située rue Basse Porte Saint-Denis (sup.) entre l’imp. Bonne Nouvelle et la rue d’Hauteville.

Babillerie, rue de la

Boulevard du Palais.

En histoire, en Gaule, bande de paysans ruinés par les guerres et la misère, réduits au brigandage. (Universalis)Bagaudes, porte des

Bagauds. Ancienne porte de Paris ; elle était située place Baudoyer.

Beaudoin prend gaie, cul-de-sac

Ou Baudoin prend Gaige. Sup. par l’ouverture de la rue des Halles. Il était situé dans la rue des Lavandières. [Donc aucun rapport avec celui-ci malgré la similarité. -- Le Miklos]

Bons garçons, cité des

Sup. Était située av. de la Porte de Montmartre.

La porte & la rue Bordelle doivent leur nom à Pierre Bordelle, Bordelles, ou de Bordeille, qui se nommoit il y a quatre ou cinq cens ans Petrus de Bordellis ; car cette rue & cette porte ont pris ces differens noms avec celui de la rue de la Porte Bordelle : & bien que ce mot de Bordelle fasse penser en mal, & même que chacun croye que c’étoit un lieu affecté de la débauche ; c’est une erreur populaire qui n’a d’autre fondement que la ressemblance des noms. (Henri Sauval, Histoire et recherches des antiquités de la Ville de Paris, 1724.)Bordelle, rue

Ou Bordet. Act. rue Descartes.

Bout du monde, cul-de-sac du

Précédemment dénommée imp. Saint-Claude. C’était primitivement la rue du Rempart. On l’appela ensuite rue du Puits. Convertie en impasse en 1641, elle reçut alors la dénomination de cul-de-sac du bout du monde. Renommée imp. Saint-Sauveur en 1867, elle était située rue Montmartre, 69. Sup. en 1913 par le prolongement de la rue du Louvre jusqu’à la rue Montmartre.

Boyauterie, chemin de ronde de la

Partie du boul. de la Villette.

Canard boiteux, cité du

Sup. par l’agrandissement de la gare aux marchandises du chemin de fer de l’Ouest.

Champ pourri, Le

Selon une opinion plus justifiée, le lieu où furent établis les Quinze-Vingts. Dans le Dit des crieries de Paris, les Aveugles sont effectivement repré­sentés comme criant dans les rues de la ville « du pain à cels de Champ-Pourri ». Mais les docu­ments originaux ne nous ont fourni aucune autre preuve à l’appui, et nous avons seulement vu que dans le voisinage, au commen­cement du XIVe siècle, il y avait une « fosse à fiens. » (Adolphe Berty, Topographie historique du vieux Paris, 1866.)

Chat blanc, cul-de-sac du

Sup. pour la régularisation des abords de la place du Châtelet. Il était situé rue Saint-Jacques la Boucherie (sup.). En 1300, cul-de-sac Jehan Chat Blanc et Charblanc, ensuite Gilles Chat Blanc. En 1498, rue Guichard le Blanc, puis petite rue des Rats. Gilles Chablanc était, en 1315, boucher de la Grande Boucherie.

Chaudière d’enfer, sentier de la

Sup. par le prolongement de la rue de Crimée. Il commençait rue de Crimée et de la Villette et finissait pas. de Magenta (sup.).

Cheval rouge, passage du

Sup. par l’ouverture du boul. de Sébastopol. Il allait de la rue Saint-Martin à la rue du Ponceau.

Cheval vert, rue du

Rue des Irlandais.

Chieurs, rue des

Sup. en 1844. Elle commençait rue des Sept Voies (act. rue Valette) et finissait rue des Cholets (sup.). Au XIIIe siècle, elle aurait été appelée rue du Moine. Au XVe siècle c’était la rue Maître Jeharre, puis rue des Chieurs ou des Chiards, ensuite rue des Chiens et enfin rue Jean Hubert en 1806.

Elle a tiré son nom des guinguettes des environs , où le peuple va particulièrement le dimanche vider de nombreuses Chopines ou Chopinettes. (J. de la Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1812.)Chopinette, boulevard de

Partie du boul. de la Villette.

Cochon, cul-de-sac du

Sup. pour l’agrandissement du Jardin des Plantes. Il a porté le nom de cul-de-sac ou rue du Jardin du Roi.

Cœur volant, rue du

Partie de la rue Grégoire de Tours.

Conard, impasse

Sup. en 1940. Etait située rue Castagnary, 73.

Coup de bâton, impasse

Sup. Autrefois imp. Courbaton, elle était située rue de l’Arbre Sec, 27. Au XIIIe siècle, elle s’appelait ruelle de Sourdis. Au milieu du XIIIe siècle, on la nommait rue Chardeporc. Au XIVe siècle, rue du Col de Bacon, rue du Coup de Bâton et rue Bacon.

Coupe des terres au curé, sentier

Rue des Terres au Curé, partie de la rue Albert, et sq. Masséna.

Coupe gorge, rue

Sup. Elle était située rue Saint-Jacques, auprès de l’enceinte de Philippe-Auguste, et longeait les murs du couvent des Jacobins. Donnée par Louis XII aux Jacobins. On la nommait aussi Coupe Gueule.

Coupe gueule, rue

Sup. D’après Sauval, elle existait en 1258, entre les rues de la Sorbonne et des Maçons Sorbonne (act. rue Champollion).

Cour au villain, rue

Partie de la rue de Montmorency entre les rues Beaubourg et du Temple. On l’appelait en 1328 ruelle au Villain. Elle s’est nommée rue Cour au Villain. Lacaille écrit Courtauvillain et Auvillain ; elle a pris également le nom de Montmorency en 1768. Elle s’est appelée rue de la Réunion de 1793 à 1806.

Cul-de-pet, rue

Cul-de-sac sans chef, rue du

Rue Censier.

Dame Agnès la vachère

Partie de la rue Sainte-Croix de la Bretonnerie.

Dieu fut bouilli, rue

Partie de la rue des Archives, entre les rues de la Verrerie et Sainte-Croix de la Bretonnerie. Elle fut appelée rue des Billettes :; rue des Jardins, à la fin du XIIIe siècle ; rue Où Dieu fut bouilli et rue du Dieu Bouliz, au XVe siècle.

Escorcherie dite de la Follye Régnier

Partie de la rue Grégoire de Tours.

Femme sans tête, rue de la

Partie de la rue Le Regrattier.

Fosse au chien (ou au chieur)

Galant jardinier, cité du

Sup. Elle était située rue des Maronites, 36.

Gibet, chemin du

Partie de la rue de Grenelle.

Grate cul, rue

Rue Dussoubs

Grognerie, rue de la

Sup. par la construction des Halles Centrales. Elle était située entre les rues de la Grande Friperie et de la Cordonnerie et aboutissait à la rue Jean de Beauce. Elle a été successivement appelée rue de l’Engronnerie et rue Langrognerie, de la Grongnerie, de la Groignerie, de l’Angrognerie, de petite rue Saint-Martin, et de rue Grosnière.

Gros pet, rue du

Rue des Poitevins.

Grosse Margot, rue de la

Rue Cloche Perce.

Grosse tête, impasse de la

Sup. par l’ouverture de la rue d’Alexandrie. Elle débouchait rue Saint-Spire.

Gros pet, rue du

Guigne oreille, rue de

Rue de la Coutellerie.

Ha ! Ha !, cul-de-sac du

Imp. Guéménée. [Il existe au Québec une municipalité du nom de Saint-Louis-du-Ha !-Ha ! -- Le Miklos]

Homme sauvage, rue de l’

Sup. Elle était dans la Cité, près de la rue des Trois Canettes. Elle existait en 1421.

Jean Pain Mollet, rue

Sup. par l’ouverture de la rue de Rivoli. Elle commençait rue de la Coutellerie (sup.) et finissait rue des Arcis (rue Saint-Martin). Avant sa suppression elle avait été réunie à la rue des Écrivains. Sauval prétend qu’elle s’est appelée rue du Croc. Sur le plan de la Tapisserie on lui donne le nom de la Radrerie.

Jeux neufs, rue des

Partie de la rue des Jeûneurs.

Juifs, rue des

Rue Ferdinand Duval.

Juiverie, rue de la

Rue de la Tacherie.

Licorne, rue de la

Sup. par la reconstruction de l’Hôtel Dieu. Elle commençait rue des Marmousets (sup.) et finissait rue Saint-Christophe (sup.). En 1269, c’était la rue du Chevet de la Madeleine. Mais elle avait porté précédemment les noms de vicus Nebulariorium, de rue des Oubloyers, des Oublayers, des Oblayers (1398), Obléeurs, Oblayeurs et Oublieurs. La rue des Oblayers n’a pas toujours été confondue avec la rue de la Licorne ; celle-ci, autrefois, longeait l’église de la Madeleine, allant de la rue des Oblayers, devenue de la Licorne, à la rue de la Juiverie.

Limace, rue de

Sup. par l’ouverture de la rue des Halles. Elle commençait rue des Déchargeurs et finissait rue des Bourdonnais. Vers 1300, c’était la rue de la Mancherie. En 1412, elle était déjà nommée rue de la Limace. En 1575, rue de la Place aux Pourceaux, autrement dite de la Limace, et rue de la Viels Place aux Pourceaux. Sauval dit qu’elle a été appelée rue aux Chats et de la Place aux Chats.

Lunettes, quai des

Quai de l’Horloge.

Maison des singes, ruelle de la

Sup. Elle allait de la rue de la Pelleterie à la Seine, dans le voisinage du pont au Change.

Mal désirant, rue

Marionnettes, rue des

Rue des Marmousets.

Mauvaises paroles, rue des

Ou Mauvais Conseil (rue) ou encore Mauvaises Paroles (rue des). Sup. par l’ouverture de la rue de Rivoli. Elle commençait rue des Lavandières et finissait rue des Bourdonnais. Au XIIe siècle on disait Mauvais Conseil ou Mauvaise Parole. En 1229, rue Male Parole.

Merdelet, rue

Ou Merderet. Partie de la rue Pagevin, sup. par l’ouverture de la rue Etienne Marcel et par l’agrandissement de l’Hôtel des Postes. Elle avait été formée, en 1849, par la réunion des rues Verdelet, Pagevin et du Petit Reposoir. La rue Verdelet, qui était comprise entre les rues Jean-Jacques Rousseau et de la Jussienne, avait porté les noms de la rue Mardelet ou Marderet (XIIIe siècle), Breneuse et enfin de rue Verderet ou Verdelet. La rue Pagevin commençait rue de la Jussienne et finissait rue d’Argout. Elle avait été appelée, au XIIIe siècle, rue Breneuse. La rue du Petit Reposoir était comprise entre la rue d’Argout et la place des Victoires ; elle avait aussi anciennement été dénommée rue Breneuse.

Oublieurs, rue des

Cf. rue de la Licorne, ci-dessus.

Paradis au marais, rue de

Partie de la rue des Francs Bourgeois.

Pauvres, impasse des

Rue Parent de Rosan.

Pavée d’andouilles, rue

Ou Pavée. Act. rue Séguier.

Pet, rue du

Rue des Poitevins.

Pet au diable

Sup. par l’agrandissement de l’Hôtel de Ville. Elle commençait rue du Martroi (sup.), et finissait rue de la Tixeranderie (sup.). Elle a porté les noms de rue du Pet au Diable, du Chevet Saint-Jean, du Cloître Saint-Jean, du Sanhédrin. En 1815, elle prit le nom de rue du Tourniquet.

Pétaudière, rue de la

Sup. par une Ordonnance royale du 14 juin 1841. Elle conduisait du quai de l’Hôtel de Ville à la rue de l’Hôtel de Ville, entre les rues des Barres et de Brosse. Elle a été désignée par les noms de rue de Château Frileux et de rue Frileuse.

Petit pet, rue du

Petite pusse, rue de la

Rue du Petit Musc.

Petite troussevache, ruelle de la

Puis imp. de Clairvaux. Sup. lors de l’aménagement du secteur des Halles. Etait située rue Saint-Martin, 178.

Pilori à la Seine, ruelle qui va du

Rue de l’Échaudé.

Poil au con, rue du

Rue du Pélican.

Poil de l’âne, rue du

Rue Malassis.

Pré maudit, rue du

Rue du Pré.

Prix fixe, passage du

Sup. Il conduisait de la rue de Richelieu à la rue de Montpensier.

Probité, rue de la

Sup. par la construction des Abattoirs de la rive gauche. Elle était située rue Guillaume Laplagne. Précédemment c’était la rue Joseph Laurent.

La pute s’y cache.Pute y muce, rue

Rue du Petit Music.

Putigneux, impasse

Sup. en 1991. Elle était située rue Geoffroy l’Asnier, 15. C’était en 1300 la rue Ermeline-Boiliaue ; elle se prolongeait alors jusqu’à la rue des Barres. Fermée vers le XVe siècle, du côté de cette dernière voie publique, elle commença alors à être habitée par des femmes de mauvaise vie qui lui firent donner le nom de cul-de-sac Puligneux. Il servait d’entrée à un jeu de paume vers l’année 1640. Une partie de cette voie avait été supprimée en vertu d’une ordonnance royale du 26 janvier 1843.

Qui chiet en la savonnerie, rue

Sup. par le prolongement de la rue de Rivoli. Elle commençait rue de la Savonnerie et finissait rue Saint-Denis. Son premier nom connu est rue Jehan le Comte (1386). En 1300 on la désignait : rue qui Chiet en la Savonnerie. Au XVe siècle c’est la rue Philippe le Comte. Jaillot pense que la partie aboutissant à la rue Saint-Denis a porté le nom de rue de la Bazennerie ou Basennerie.

Qui m’y trouva si dure, rue

Sup. en 1813. Elle était située entre la Seine et le Grand Châtelet. En 1524, rue des Bouticles près Saint-Leufroi. En 1540, rue de la Tournée du Pont. En 1615, rue de la Vallée de Misère. En 1636, rue de la Descente de la Vallée de Misère. On la nommait autrefois rue Trop va qui dure, Qui trop va si dure, Qui m’y trouva si dure.

Renard qui pêche (ou qui prêche), rue du

Rue du Renard

Saille en bien, impasse

Salembrière (imp.). Précédemment vicus Salientis, imp. Saille en Bien (Saliens in Bonum), imp. Emeline Salembien et imp. Salembrière.

Sans bout, ruelle

C’était vers 1250 un cul-de-sac situé entre les rues Sainte-Croix de la Bretonnerie et du Four du Temple. Quelques auteurs attribuent aussi ce nom à la rue du Plâtre ; d’autres appellent ainsi un des cul-de-sac de la rue Barre du Bec.

Sans chef, rue

Rue de Fourcy.

Sans culottes, passage des

Pas. Molière.

Sans culottes, rue des

Rue Guisarde.

Sans tête, cul-de-sac

Imp. Beaubourg.

Soldat laboureur, impasse du

Sup. Elle était située rue de la Gaîté.

Suce raisin, rue ou ruelle

Sup. C’était probablement une ruelle qui se trouvait dans la rue Traversine et qui allait de la rue d’Arras à la rue de la Montagne Sainte-Geneviève. Peut-être aussi la rue Traversine.

Temps perdu, rue du

Rue Saint-Joseph.

Terrier aux lapins, rue du

Rue Didot.

Tête barrée, rue

Partie de la rue du Fauconnier.

Tirepet, rue

Tireboudin, rue

Rue Marie Stuart.

Trace pute, rue

Partie de la rue Beaubourg.

Tranchepain, rue

Sup. par décret du 19 juin 1909 (création d’un groupe scolaire). Elle s’étendait entre la rue du Cloître Saint-Merri et la rue Brisemiche. C’était en 1207, la rue Bay le Hoeu. En 1420, la rue Brisemiche. En 1540, la rue Bailleheu ou Baillehoe. Puis la rue Brisepain, Machepain, Tranchepain, Planchepain. Elle a aussi porté le nom de rue de l’Estable du Cloître.

Trognon, rue

Sup. par l’ouverture du boul. de Sébastopol. Elle commençait rue d’Avignon (sup.) et finissait rue de la Heaumerie (sup.). Elle s’est appelée rue Jehan le Comte – cour Pierre la Pie – rue Jean Fraillon – rue Trognon, Tronion et Truvignon – rue de la Galerie.

Trois canettes, rue des

Sup. par la reconstruction de l’Hôtel Dieu. Elle commençait rue Saint-Christophe (sup.) et finissait rue de la Licorne (sup.). D’après Guillot elle aurait porté le nom de rue de la Pomme. En 1480, elle est nommée rue de la Pomme Rouge et rue des Canettes. Le nom de la Pomme était appliqué à la partie aboutissant à la rue Saint-Christophe. Sauval donne l’extrait d’un compte de 1421, où est indiquée une rue de l’Homme Sauvage, qui paraît être celle-ci.

Trône renversé, place du

Place de la Nation et av. du Trône.

Trou à sable, rue du

Rue Pleyel.

Trousse nonnain, rue

Partie de la rue Beaubourg.

Troussevache, rue

Partie de la rue de La Reynie. Elle s’étendait entre les rues Quincampoix et Saint-Denis.

Trouvée, rue

Partie de la rue de Cotte.

Truies, rue des

Imp. Berthaud.

Tuerie, rue de la

Partie de la rue Grégoire de Tours.

Val des larrons, chemin du

Rue Poissonnière.

Vallée aux voleurs

Rue Poissonnière.

Vieille oreille, rue de la

Rue de la Coutellerie.

Zone orientale, rue de la

Sup. en 1942. Commençait rue de l’Amérique du Nord (sup.), finissait sentier des Mariniers (sup.).

Zouaves, sentier des

Sup. par l’agrandissement du chemin de fer de l’État ; il débouchait boul. Lefebvre, 191, et petite rue de Paris (sup.).

23 juillet 2018

Promenade dans Paris

Classé dans : Lieux, Photographie — Miklos @ 20:10


Paris bien conservé. Cliquer pour agrandir.


Street art tristement d’actualité. Cliquer pour agrandir.


Notre-Dame vue de l’île Saint-Louis. Cliquer pour agrandir.


Près de l’île Saint-Louis. Cliquer pour agrandir.

 
Autres photos ici.
 

18 juillet 2018

Coincidências

Classé dans : Actualité, Cinéma, vidéo, Langue, Lieux, Musique, Sciences, techniques — Miklos @ 18:31


Accuratissima Brasiliae tabula. Amstelodami. Joannes Janssonius excudit. Apud Nicolaum Visscher cum privil: ordin: general: Belgii Foederati. 1690.
Cliquer pour agrandir.

1. Ce matin, voyant que le cinéma du quartier allait projeter une version restaurée de Central do Brasil (1998) en fin de matinée uniquement, je décide d’aller le voir – sans même en lire une critique, le nom me disait vaguement quelque chose, et sans même penser au rendez-vous de cet après-midi. Ce film dur et tendre, émouvant sans sensiblerie, avec des pointes d’humour et de beaucoup de finesse et d’intelligence, illustre avec une tendresse retenue les (sur)vies des plus défavorisés.

2. Cet après-midi, j’ai rendez-vous avec Rosana, claveciniste et spécialiste de bases de données brésilienne que je connais depuis de nombreuses années. Je pensais qu’on ne s’était pas vus depuis mon passage au Brésil, en 2006 ; elle dit qu’on s’était croisés plus récemment, et notamment à un spectacle de Pina Bausch au Théâtre de la Ville. Quoi qu’il en soit, de passage à Paris ces jours-ci, elle m’avait proposé cette rencontre. Deux heures passionnantes – passées comme en un instant – à bavarder à bâtons rompus sur nos parcours, nos projets et nos domaines d’intérêt communs.

3. Entre les deux, je me suis intéressé à Vinícius de Oliveira, ce formidable jeune (14 ans en 1998) acteur du formidable film que je venais de voir, dans lequel il tient le rôle de Josué aux côtés de la non moins formidable Fernanda Montenegro (69 ans alors, et lauréate de l’Ours d’argent de la meilleur actrice pour son rôle dans ce film). Et voilà que je constate que c’est aujourd’hui son anniversaire. Je vois qu’il a joué depuis dans Une famille brésilienne (2008), que j’aimerais bien voir, du coup.

Fallait l’faire.Tive que fazer isso.

20 octobre 2016

De la rivière disparue de Paris et de quelques prédécesseurs de Boby Lapointe et de Bourvil

Classé dans : Histoire, Langue, Lieux, Photographie — Miklos @ 19:01


Eugène Atget : La Bièvre à Gentilly. 1915-1927 (source)
Cliquer pour agrandir.

Paris Zigzag, « le site des Parisiens curieux » lancé en 2011 par des « passionnés de Paris »Soit dit en passant, tous aussi anonymes que les textes qu’ils y publient, mais il s’agit en fait de deux cadres en marketing, Fabien Pinkham et Ludovic Girodon., consacre une page à la Bièvre, affluent de la Seine à Paris quasiment disparu et dont la relativement récente noto­riété est due à l’un des résidents de la rue éponyme.

Par curiosité, on a jeté un œil dans GallicaLe fort riche pendant numérique de la BnF., où l’on a appris entre autres que la rue de Bièvre existait déjà en 1692 et qu’une autre célébrité de l’époque y habitait (grâce au Livre commode contenant les Adresses de la ville de Paris, et le Tresor des almanachs pour l’année bissextile 1692) ou qu’en 1743 elle était déjà un « ruisseau bourbeux » (selon l’Histoire de l’académie royale des inscriptions et belles lettres, tome XIV).

De fil en aiguille, on est tombé sur le Marquis de Bièvre que l’on vous laisse découvrir.

Le Marquis de Bièvre

«Boileau a fait une satire contre l’équivoque ; il eût dû bien plutôt en écrire contre les homonymes, ces mots de notre langue, qui semblables par leur orthographe ou leur pronon­ciation, mais différents de sens, donnent lien à tant de confusions, à tant de jeux de mots, dans lesquels les étrangers eux-mêmes tombent invo­lon­tairement. On sait l’histoire de cet Anglais qui ayant mangé du bouilli à son dîner et voyant un bœuf passer dans la rue, se mit a dire :

« — Oh ! le bouilli qui court ! »

Et cet autre, en voyant une grosse averse :

« — Il pleut de manière à rappeler le général déluge ! »

Pendant ce temps un vieux grognard murmurait en tordant sa moustache :

« — Je connais tous les généraux d’Europe, mais je ne connais pas celui-là ! »

C’est grâce à cette déplorable élasticité de notre langue, et aussi à la frivolité de notre esprit, que le marquis de Bièvre est assuré d’une célébrité dont ne jouiront pas nombre d’esprits sérieux et méritants. Il a fait vivre le royaume du calembour ; il est resté le modèle du genre, et sa vie est un perpétuel jeu de mots.

Le marquis de Bièvre était fils de Maréchal, un des chirurgiens les plus estimés de Louis XIV. Les seigneurs de Versailles plaisantèrent plusieurs fois de Bièvre sur l’idée qu’il avait eue de changer de nom :

« — Vous devriez, lui disaient-ils, vous appeler Maréchal de Bièvre. »

Celui-ci comprenait toute la méchanceté de cette épigramme, mais il ne pouvait se fâcher contre ceux qui le combattaient avec ses propres armes. De Bièvre était né calembouriste, comme d’autres naissent poètes ou cuisiniers. Son début dans le monde fut un coup de maître, et attira du premier jour l’attention sur lui. C’était une facétie intitulée : Lettre écrite à madame la Comtesse Talion, par le sieur de Bois-Flotté, étudiant en droit fil. Voici l’entrée en matière de cette œuvre picaresque :

« L’abbé Quille descendait en droite ligne de compte d’un eunuque blanc de poulet de Mithridate. Son père le mit dans une pension viagère, où on lui donna tous les maîtres de maison possibles : un maître de dessin prémédité, un maître à chanter pouille. À douze ans il connaissait déjà toutes les langues fourrées ; à treize, il fit une ode en vers luisants ; à quatorze, il donna une pièce de deux sous en cinq actes de contrition, qui de l’aveu de tout le monde était un chef-d’œuvre de l’art rance. Un soir qu’il sortait du sermon, il rencontra un dragon volant qui lui marcha sur le pied de la lettre. Dans le premier mouvement de pendule, l’abbé Quille lui donna un soufflet de forge, à quoi l’autre répondit par un coup de pied en cap, et un coup de poing d’Alençon qui lui fit perdre une quantité prodigieuse de sang-sues. Arrive le guet-à-pens, qui l’emmène chez lui, où il mourut deux heures après. Le lendemain son corps de garde fut mis dans une bière de mars, pour être porté en terre cuite. »

Et ainsi de suite pendant tout un volume. Remarquez toutefois qu’en sautant les calembours imprimés en italique vous avez une narration simple et naturelle. De semblables pochades feraient aujourd’hui les délices du Tintamarre et n’iraient pas plus loin. Au siècle dernier il n’en était point ainsi. Cette facétie remplit, un joli petit volume qui est ardemment recherché par les bibliophiles. Et il n’était pas le premier de son genre. En 1630, Deveau de Caros avait fait paraître un ouvrage du même genre, intitulé : Histoire de ma mie de pain mollet ; et vingt ans avant de Bièvre, un anonyme avait écrit l’histoire du prince Camouflet, écrite dans le même style : ce petit volume est une merveille bibliographique. Lorsque Voltaire revint à Paris, en 1774, il trouva la plus haute société entichée de la manie du calembour. Il entendit, à l’Académie, M. d’Aguesseau dire : « Je suis ici pour mon grand-père. » et M. de Bauzoé lui répondre : « Et moi j’y suis pour ma grammaire. » Il s’éleva avec force contre cette déplorable mode des jeux de mots qui étaient la mort de la conversation et l’éteignoir de l’esprit :

« Ne souffrons pas, écrivait-il à. madame, du Deffand, qu’un tyran aussi bête usurpe l’empire du grand monde. »

Vains efforts ! le mouvement était donné, et le marquis de Bièvre était l’homme à la mode, surtout depuis sa tragédie de Vercingétorix, où il faisait parler le héros matinal en calembours :

Il faut de nos malheurs rompre le cours la reine.
Aussi vous, dont l’esprit est plus mûr mitoyen,
Donnez-moi des conseils dignes d’un citoyen.
Et surtout de droguet, dans nos vertus antiques,
Rétablissez le sort de mes sujets lyriques.

Toutefois il n’écrivait pas que dans ce style-là. Il composa une comédie, le Séducteur, qui réussit assez bien à la Comédie-Française. Au même moment, la tragédie de Laharpe, les Brahmes, étant tombés à plat, de Bièvre mit la phrase suivante dans la bouche de Laharpe : « Quand le Séducteur réussit les Brahmes (les bras me) tombent. » Le critique ne pardonna jamais cette saillie au marquis.

De Bièvre était trop célèbre pour que Louis XV ne se le fit pas présenter.

— Faites un calembour sur moi, lui dit-il.

— Sire, répliqua le marquis, vous n’êtes pas un sujet.

Comme le monarque insistait, de Bièvre voyant qu’il portait des pantoufles de couleur vert-uni :

— Sire, fit-il, vous avez l’univers (l’uni-vert) à vos pieds.

En montant les degrés du palais de Versailles, de Bièvre avait vu trois dames qui le descendaient ; l’une boitait, l’autre était habillée de noir, et la troisième de blanc. Aucune n’était jolie :

— Voilà, dit-il à ses compagnons, une croche, une noire et une blanche qui ne valent pas un soupir.

Le comte d’Artois le rencontrant au sortir de cette audience, le pria, lui aussi, de lui faire une pointe, lui recommandant qu’elle fût courte :

— Monseigneur, l’usage des courtes-pointes est superflu en cette saison.

On était au cœur de l’été.

Chaque événement de la cour, grand ou petit, lui fournissait matière à un bon mot ; et on pourrait faire l’histoire intime de Versailles à cette époque, rien qu’avec ses réparties. Apprenant que le ciel du lit de M. de Calonne s’était détaché et lui était tombé sur le corps : Juste ciel ! s’écria-t-il.

Hélas, il n’est rien ici-bas qui n’ait son revers : il n’est pas de célébrité, si minime soit-elle, qui ne trouve ses détracteurs et ses envieux. On se lassa d’entendre répéter les bons mots du marquis de Bièvre, comme on se lassait à Athènes d’entendre appeler Aristide : le juste ! plus d’une leçon sévère lui vint de la part de ceux qui l’avaient le plus admiré. Un jour dans un grand dîner, on lui fit la plus mauvaise farce qu’on puisse imaginer pour un estomac affamé. On feignit de chercher des calembours dans toutes ses paroles, et on ne répondait à aucune de ses demandes. Demandait-il des épinards, loin de lui en donner, on s’ingéniait à voir quel jeu de mot pouvait se cacher derrière ses paroles, et on le laissait devant une assiette vide, tandis que les autres convives fonctionnaient avec un appétit qui redoublait ses angoisses. Il sortit de ce repas, comme le renard de celui où il avait été convié par la cigogne. Pourtant il avait fait ce jour-là un de ses mots les plus jolis. Un des convives trouvant que le melon servi au commencement du dîner avait de pâles couleurs :

— N’en soyez pas surpris, s’écria de Bièvre, il relève de couches.

Rentré chez lui, il trouva chez ses domestiques la même opposition et la même habileté à le battre avec ses propres armes.

— Potiron, dit-il à son valet, apporte-moi ma robe de chambre,

Celui-ci, au lieu d’obéir, ouvrit une grande bouche, et passa une demi-heure à chercher quel calembour il pouvait bien y avoir là-dessous, c’était la continuation de la scène du dîner.

De Bièvre impatienté, et voulant passer sa mauvaise humeur sur quelqu’un, fit venir sa servante et lui demanda la note du mois. Cette servante s’appelait Inès ; mais comme elle avait la main malheureuse, de Bièvre ajouta à son nom celui de casse-trop ce qui faisait Inès de Castro. Celle-ci présenta la note, en tête de laquelle figurait une somme de trente francs pour la laitière.

— Comment ? je dois 30 francs à ma laitière? s’écria-t-il en bondissant.

— Monsieur sait bien que rien ne monte comme le lait, répliqua tranquillement Inès.

Désarçonné par une semblable réponse, de Bièvre sortit de chez lui. En route, il fut surpris par la pluie. Apercevant un de ses amis qui passait en voiture, il lui fit signe de s’arrêter ;

— Mon cher, fit-il, je vous demande une place, je suis trempé.

L’ami feignit de réfléchir un instant.

— Décidément je ne comprends pas celui-là.

Et il ordonna au cocher de continuer sa route. De guerre lasse, il entra dans un café, et se trouva à côté de Carle Vernet, qui était très célèbre également par ses jeux de mots. Le peintre lui ayant tendu un morceau de pain :

— Voilà qui est bien peint, fit de Bièvre.

Ça, répliqua Vernet, ce n’est qu’une croûte.

L’infortuné marquis vit que son règne était fini. Il se serait pendu de désespoir, si la Révolution n’était venue donner un autre cours à ses préoccupations. Il suivit le courant de l’émigration et se réfugia à Spa. Là il tomba malade et fut bientôt à l’extrémité.

— Mes amis, dit-il à ceux qui l’entouraient, je m’en vais de ce pas (de Spa).

Et il expira sur un dernier calembour.

Il faut dire à la décharge de notre nation, que ce n’est pas seulement chez nous qu’on a joué sur les mots, et que toutes les langues sont un peu coupables de cette sorte de plaisanterie. Les hommes les plus connus s’en sont permis également.

Dans Homère, lorsque Polyphème a été aveuglé par Ulysse, qui s’était donné le nom de Personne, et qu’il pousse des cris lamentables :

— Qui t’a blessé ? lui demandent ses compagnons accourus à ses cris.

— C’est Personne.

— Eh bien ! si ce n’est personne, de quoi te plains-tu ? font-ils en s’en allant.

Jésus-Christ a dit à saint Pierre :

— Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église.

Charles-Quint, à qui ses conseillers disaient de détruire la ville de Gand, coupable de révolte, répondit en montrant la magnifique cité :

— Combien faut-il de peaux d’Espagnols pour faire un Gand comme celui-là.

Bonaparte recevant les envoyés de Milan qu’il assiégeait, leur dit que si la ville ne se rendait le soir même, le lendemain elle serait prise et livrée au pillage.

— Vous êtes bien jeune pour parler avec tant d’assurance, fit un des parlementaires.

— Je suis jeune aujourd’hui, mais demain j’aurai mille ans (Milan).

Dupin, le Bièvre du dix-neuvième siècle, disait un jour où les orateurs s’étaient succédés à la tribune aussi nombreux qu’ennuyeux :

— La tribune est comme un puits, à mesure qu’un seau descend, un autre remonte.

Le calembour n’est pas l’esprit français ; il n’en est que la débauche. Cet esprit est représenté, non par le marquis de Bièvre», mais par les Narbonne, les Boufflers, les Villemain, et tant d’autres qui ont su allier la finesse de la pensée à la délicatesse de l’expression.

Adrien Desprez. « Le Marquis de Bièvre », in Musée universel : revue illustrée hebdomadaire, 1874.

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