Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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23 mars 2006

Échos du Salon du livre, ou « un progrès contre lequel on ne peut aller »

Classé dans : Livre, Progrès, Sciences, techniques, Société — Miklos @ 9:07

Nous envisageons d’alimenter notre fond[s] avec tous les ouvrages disponibles en ligne. Nous serions donc ravis d’ajouter les ouvrages de la future bibliothèque numérique européenne[…]. En revanche, les ouvrages numérisés par Google ne pourront pas être repris par d’autres. (John Lewis Needham, Google Livres, dans un entretien à ZDNet France à l’occasion du Salon du livre)

Cette déclaration confirme les inquiétudes que j’avais exprimées en février 2005 sur ce type de pratiques : « on » aspire, mais on ne laisse pas aspirer. Le « partage » de la culture et des savoirs sous sa forme hégémonique ou tout simplement monopolistique est dangereux.

La numérisation […] est un progrès contre lequel on ne peut aller. (Jens Redmer, directeur du service Google Livres en Europe, dans un entretien à 01.Net à l’occasion du Salon du livre)

Le progrès inéluctable a bon dos – surtout comme justification d’une stratégie commerciale ou industrielle choisie en connaissance de cause. Une lecture salutaire à ce sujet est le petit livre de Pierre-André Taguieff : Du progrès. Biographie d’une utopie moderne. Librio, 2001, pour ceux qui n’auraient le courage de lire Gunther Anders ou Jacques Ellul. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’« aller contre », mais de préserver les intérêts culturels et sociaux – et donc politiques – de l’individu et de la société.

Actuellement, il y a une centaine d’éditeurs francophones qui ont choisi de se mettre en avant de la compétition en signant un partenariat avec nous (John Lewis Needham, Google Livres, dans un entretien à ZDNet France à l’occasion du Salon du livre)

01.Net : Combien d’éditeurs européens ont intégré le programme Google Livres ?
Jens Redmer : Nous ne communiquons pas sur ce chiffre.
(Jens Redmer, directeur du service Google Livres en Europe, dans un entretien à 01.Net à l’occasion du Salon du livre)

Sans commentaire.

22 mars 2006

L’homme d’habitudes

Classé dans : Récits — Miklos @ 1:31

Cela faisait des années qu’il aimait se rendre dans ce petit restaurant étroit et profond, depuis le jour où il y était entré par hasard, après avoir erré une heure ou deux dans les ruelles moyenâgeuses de cette petite ville de province où il venait d’arriver. Les gros moellons des murs décorés de gravures désuètes, les tables espacées recouvertes d’une nappe propre à carreaux rouges et d’une serviette en tissu soigneusement disposée, la rare clientèle qu’il apprit à reconnaître et qui semblaient être là, immobile depuis des temps immémoriaux tels des figures de cire un peu jaunie sous le halo des ampoules blafardes aux abat-jour de métal, l’ardoise avec ses poireaux vinaigrette et le plat du jour, un silence lourd comme une chape qui étouffait le filet de musique de la vieille radio à lampes, et le patron, seule personne réellement vivante dans ce décor de cinéma figé depuis les années 50 – tout contribuait à cette étrange sensation de paix en marge du temps qu’il y avait ressentie.

Il avait décidé d’y revenir, ce qu’il ne fit pas sans peine, se perdant à de nombreuses reprises dans le lacis des rues toutes semblables qui essayaient de l’en détourner et de le rejeter vers la ville neuve. Au fil du temps, il y prit ses marques ; d’abord la table, la seconde à gauche, d’où il pouvait apercevoir au travers le voilage des fenêtres la rue souvent vide ou la silhouette fantomatique d’un passant qui se détachait brièvement dans l’embrasure ; puis le rituel de la commande, presque toujours le même plat dont il précisait à chaque fois la cuisson ; le pichet de rouge qui n’était pas de la piquette ; le petit café qu’il sirotait lentement à la fin du repas, comme à regret d’avoir bientôt à s’extirper de ce cocon où tout était ralenti à l’infini, même les rares mots qu’il échangeait avec l’aubergiste ou un des voisins de table et qui restaient comme suspendus dans le silence de la salle.

Mais un jour tout s’écroula comme un jeu de cartes sous l’effet d’une pichenette : le bruit remplit le lieu, les clients s’animèrent, le patron explosa. Le quartier même parut se fissurer et s’affaisser, comme le visage d’une personne qu’on connaît depuis si longtemps qu’on ne la regarde plus et qu’on voit soudain vieilli. Le client se sentit étranger comme au premier jour, fatigué, ou peut-être dépité comme un amoureux déçu. Il partit sans se retourner.

Quelque temps après, il entra dans un restaurant devant lequel il passait tous les jours depuis des années sans même y prêter attention. Sa façade n’avait rien de particulièrement attirant ou repoussant, elle était tout simplement banale, comme la salle d’ailleurs. Mais le sourire qui l’accueillit l’éblouit comme un rayon de soleil après un long hiver. Il en fallait si peu pour lui faire plaisir. Le brouhaha bon enfant qui remplissait le lieu souvent rempli de familles ou de jeunes ne l’abrutissait pas plus que la chape de silence du restaurant qu’il avait quitté. À l’arrière, ses fenêtres s’ouvraient sur un lac bordé d’arbres séculaires dans lequel évoluaient des cygnes d’un air noble et qu’on ne pouvait deviner de la rue. Là aussi, il pouvait s’isoler, au sein même de cette foule amicale, en dégustant les plats simples et savoureux qu’on lui apportait rapidement avec un mot toujours aimable, pas une formule apprise ou un grommellement indistinct. Sous l’œil bienveillant mais vigilant de la patronne, le personnel s’affairait en glissant entre les tables rapprochées et portant à bout de bras des plateaux chargés de victuailles et de boissons ; jeunes et vifs, ils avaient chacun leur caractère qui ne les rendait que plus sympathiques. Il y revint, de plus en plus souvent.

Il arrive qu’un second mariage réussi en fasse oublier l’échec du premier.

19 mars 2006

L’homme invisible

Classé dans : Livre, Récits — Miklos @ 16:37

Il aime parcourir du regard les étagères des librairies ; sa tête pivote à droite ou à gauche selon que les titres sur les tranches des livres vont de haut en bas – c’est le sens qu’il préfère, peut-être par habitude de ses lectures en anglais – ou inversement. Il ne suit pas systématiquement l’agencement ; il se promène devant les rayonnages, laisse ses yeux errer de ci ou de là. Ce sont les livres si minces qu’il ne peut apercevoir leur titre qui nécessitent l’attention qu’il laissait en veille jusque là ; il s’en rapproche, les tire délicatement d’entre leurs voisins pour les identifier puis les glisse à leur place, en prenant bien garde de préserver, voire de corriger, l’alignement.

Certaines librairies exhibent des ouvrages de face. Leur première de couverture, parfois illustrée violement ou plus rarement n’affichant sobrement que le titre et le nom de l’auteur, s’étale orgueilleusement de toute sa largeur, entourée de leurs voisins au garde-à-vous, ceux qui n’ont pas eu la chance d’être ainsi promus ; d’autres ornent les tables qui forment un dédale dans la librairie, et les plus cotées s’affichent comme des poules de luxe dans la vitrine le long du trottoir, comme pour aguicher le passant. Il n’aime pas qu’on lui jette ainsi au visage un choix qui n’est pas le sien.

Seul, il laisse son esprit vagabond le guider : il sort un livre, le feuillette – est-ce le titre qui l’a attiré ou intrigué, l’auteur devenu un ami invisible par un livre qu’il aura lu et qu’il voudrait ainsi retrouver, un éditeur qui a rarement failli à lui faire découvrir des petites ou des grandes merveilles ? Est-ce un nom, qu’il aura lu dans un des textes qu’il a aimés ou un sujet qui le préoccupe ? Ou encore, serait-ce une personne amie en laquelle il a confiance qui l’aurait convaincu de la nécessité absolue de s’en saisir ? Tout simplement la forme du livre, des lettres, le papier… ? Il ne le sait, il laisse le mystérieux hasard choisir pour lui.

Il n’aime pas qu’il y ait foule autour de lui à ces moments-là : le choix du livre est un geste intime, comme une proposition de mariage. Même isolé, le brouhaha des salons et des grandes surfaces le distrait ou l’incommode. C’est pourquoi il fréquente quelques petites librairies où il lui arrive de trouver ce qui fait son bonheur. L’une d’elles se trouve non loin d’une salle de spectacle dont la programmation ne cesse de l’attirer. Sans s’y préparer consciemment, il s’arrange pour arriver plus tôt comme un amoureux à son rendez-vous, et en profite pour y entrer, après avoir erré dans le quartier, pour la forme. Il en ressort souvent avec un ou deux livres, qu’il commence à lire avant même le concert.

Aujourd’hui, il a décidé qu’il n’y remettrait plus les pieds : depuis qu’il l’a découverte, il s’est aperçu qu’il était réellement invisible. La libraire ne le salue jamais quand il y entre, ne le regarde pas quand il lui règle ses achats, tout en parlant à la cantonade avec un de ses autres clients, sans doute plus fidèle ou plus visible, ou avec un ami. Dans un supermarché, on lui aurait appris à dire bonjour, merci et au revoir, mais elle n’a pas l’air d’être passé par ce genre de caisse. D’ailleurs, l’émission culturelle qui l’avait invitée aujourd’hui ne doit pas accueillir souvent des caissières de supermarché. Il y avait vu une autre libraire dont il s’est aussi séparé, après des années de fréquentation : son regard à elle est tellement attiré par les célébrités littéraires qu’il l’a graduellement fait disparaître ignominieusement un jour sur un trottoir.

Maintenant, il hésite entre Amazon et la Fnac. Là, il sait qu’il n’y aura personne pour constater qu’il est invisible.

18 mars 2006

Grands pianistes pour une grande cause

Classé dans : Musique — Miklos @ 12:05

« Le principal événement à signaler dans le domaine de l’information et du soutien apporté au programme [des Nations Unies pour les réfugiés] a été la mise en vente, en octobre 1964, du disque [microsillon] Festival international de piano [qui] présente un concert d’une heure donné avec le concours de six grands pianistes : Claudio Arrau, Wilhelm Backhaus, Alexandre Brailowsky, Robert Casadesus, Byron Janis et Wilhelm Kempff. À la fin de l’année, 100 000 exemplaires de ce disque avaient déjà été vendus en Europe et au Japon et la vente commence maintenant dans d’autres pays. [… P]lusieurs pays ont exonéré ce disque des droits à l’importation et de l’impôt sur la vente, ce qui augmentera beaucoup le chiffre des recettes du HCR. Pour la publicité d’appui, le HCR a fait réaliser un film destiné à la télévision et a fourni des photographies et d’autre matériel publicitaire. Les Centres d’information des nations unies et les représentants résidents du BAT dans de nombreuses régions du monde ont répondu avec enthousiasme à l’appel que leur avait adressé le HCR pour qu’ils encouragent la vente de ce disque et l’on a pu, grâce à leur concours, obtenir des résultats remarquables. Des groupes privés, notamment dans les pays scandinaves, ont aussi collaboré très efficacement à ce projet. Outre qu’ils ont permis de recueillir des fonds, les disques mis en vente par le HCR ont fait connaître son œuvre à de nombreuses personnes qui auraient pu, sans cela, rester dans l’ignorance des problèmes de réfugiés. » (Rapport du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, 1965)

J’étais adolescent quand j’ai reçu ce disque. Ce fut un choc : celui de la découverte de certaines œuvres que je ne connaissais pas (je jouerai quelques années plus tard la sonate de Mozart qui m’avait beaucoup marqué) et celui de leur interprétation magistrale par des très grands pianistes, tous disparus maintenant à l’exception de Byron Janis, et dont il ne m’a été donné d’entendre que l’un d’eux (Claudio Arrau) sur scène, mais dont j’écouterai plus tard bien de leurs enregistrements.

Je viens de retrouver le programme de ce festival (qui, à ma connaissance, n’a pas été réédité en disque compact). Il comprenait :

Casadesus interprète le Menuet sur le nom de Haydn de RavelMozart : Sonate n° 13 en si bémol majeur K. 333, par (Robert Casadesus, pianiste français (1899-1972) de l’école française des élèves de Louis Diémer au toucher si clair et sans afféteries. Même s’il n’a pas déplacé dans mon cœur Edwin Fischer, que je considère comme le plus grand mozartien, cette interprétation est restée dans mon souvenir comme la meilleure que j’ai ai entendue.

Schubert : Impromptu en sol majeur op. 90, n° 3, par Wilhelm Kempff (allemand, 1895-1991), fils et petit-fils de musiciens, un des très grands interprètes des classiques et des romantiques allemands (dont on peut retrouver de très beaux enregistrements sur disques compacts, tel ce récital d’œuvres de Bach, de Beethoven et de Schubert).

Arrau interprète Horch, Horch, D.899 de Schubert/LisztSchumann : Aufschwung et In der Nacht, n° 2 et 5 des Fantasiestücke op. 12, par Claudio Arrau. Ce très grand pianiste chilien (1903-1991) est l’un des descendants de l’école de Liszt, où l’on trouve aussi Edwin Fischer et Wilhelm Backhaus.

Backhaus interprète le Moment musical en fa min. op. 94 n° 3 de SchubertBeethoven: Sonate n° 14 en ut dièse mineur op. 27, no. 2 « Clair de lune ». Wilhelm Backhaus (allemand, 1884-1969) représente le« style de Leipzig ». Élève d’Eugen d’Albert de l’école de Liszt, ses interprétations de Beethoven, de Brahms, de Schubert ou de Schumann, mais aussi d’autres compositeurs, sont parmi les grands enregistrements du siècle dernier. J’ai une affection particulière pour ses interprétations de Schubert.


Brailowsky interprète la Polonaise n° 6 en la bémol de Chopin
Chopin : Polonaise n°. 6 en la bémol majeur op. 53 « Héroïque ». (Alexander Brailowsky (1896-1976, russe naturalisé français) a été l’élève de Busoni et de Francis Planté (lui-même élève de Marmontel). Ce grand virtuose est surtout connu pour ses interprétations de Chopin.

Liszt : Rhapsodie hongroise n° 6 en ré bémol majeur. Byron Janis, pianiste et compositeur, est le seul survivant des interprètes de ce disque et le plus méconnu d’entre eux en dehors de son pays. Américain d’origine russe (né Yanks – diminutif de Yankelevitch – en 1928), il étudia auprès de Josef et Rosina Lhevinne à l’école Juilliard, tous deux représentants de l’école russe d’où sortiront aussi Rachmaninoff et Scriabine. Il étudie plus tard avec Vladimir Horowitz, lui-même dans la filiation d’Anton Rubinstein.

À quand sa réédition en disque compact ?

17 mars 2006

Exercices de style

Classé dans : Langue — Miklos @ 20:35

Les recherches qui ont mené vers ce blog recouvrent des sujets variés : surprenants, énigmatiques, intéressants, provocateurs, surréalistes, naïfs, attendrissants… On y trouve de tout, mais ce qui est curieux c’est la logique des moteurs qui a trouvé une correspondance entre ces questions et ce journal. Pour les requêtes qui n’ont rien à voir avec ce qu’on peut trouver ici (ou un rapport qui n’est pas immédiatement visible) – ce qui a donc dû décevoir les usagers qui les ont posées –, un amusant exercice de style serait de les prendre comme sujet d’un prochain article. Et faire en sorte qu’une prochaine recherche les ayant pour objet ne soit plus fortuite. De toute façon, le fait même de les mentionner ici les fera remonter comme réponses plausibles… En voici quelques-unes :

- À quand la musique ?
- À quoi sert la bosse du dromadaire ?
- Âge minimum pour aller au « six seven »
- Aimer une autre à travers elle.
- Analyse musicale de Einstein on the beach de Steve Reich.
- Animal qui tire la langue a 60 cm hors de la bouche.
- Anti publicité papier.
- A-t-il lu un livre Bartok Béla ?
- Avec quel argent était construite les cathédrales gothique ?
- Belle paroles de cul
Cesarem legato alacrem eorum
- Сeux qui vivent sont ceux qui luttent.
- Chorégraphie danseurs nus.
- Cochon russe Attila.
- Comment empoisonner des pigeons ?
- Comment empoisonner un cheval ?
- Comment ne pas se faire déréférencer dans la grande distribution ?
- Comment tresser un cheval ?
- Compositeurs torture
- Danseur masculin en collant gris
- Danseurs nus sur Arte
- Des homme qui dance sur le PC quand la musique se mais en marche
- Des photos qui danse
- Écrire son autoportrait
- En attendant Godot essayons de converser
- Entre deux âges aimez-vous Brahms ?
- Exemple de chorégraphie avec ballon et corde.
- Histoire de la danse moderne en Belgique au 21 siècle.
- Humains bizarres
- Jens entrain de faire la moure. Variante : Commen faire la moure.
- Jouer avec des danseuses virtuel qui font du classique
- La différence entre directeur et directrice
- La philosophie grecque et son négationnisme du corps
- Le cœur qui parle
- Les chanteuses avant et après chirurgie sociale
- Les chanteuses libanaises avant leurs chirurgies esthétiques
- Les créateurs juifs dans la bande dessinée
- Les rues des putes à Budapest. Variante : Où sont les putes à Budapest ?
- Lèvres homme discret
- Mots tristes
- Mozart Liszt Schubert Chopin quels étaient leurs surnoms ?
- Nausée desir seul liberté toi mai 2005
- Onomastique dans Les Misérables
- Personne qui danse avec mouvement
- Photo des chanteuses libanaises avant et après la chirurgie esthétique
- Pour un amour qui habite loin
- Pourquoi le chameau a-t-il deux bosses ?
- Pourquoi lire un livre ?
- Quand Google a existé
- Quel était le but de Laclos quand il écrivait les Liaisons dangeureuses ?
- Quel était le métier de J.S. Bach ?
- Quel type de farine pour gâteau mollet ?
- Renseignement physique du tigre de Sibérie
- Répondre avec humour à une invitation de mariage
- Route qui monte et descend étrange en Espagne
- Ruines tour Babel
- Struction grammaire
- Suffrage universel ques se que ve dire ?
- Symphonie de Beethoven modernisée
- Tableau symbolisant le futur
- Traduire le mot « admirer » en serbe
- Tresser son cheval
- Vidéo accouplement de chevaux
- Vidéos accouplement chameau
- ΤΙ ΩΡΑΙΑ ΠΟΥ ΕΙΝΑΙ Η ΑΓΑΠΗ ΜΟΥ

Je m’en suis gardé quelques autres.

(à suivre…)

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