Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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26 octobre 2007

Deux mille ans de portraits

Classé dans : Peinture, dessin — Miklos @ 6:27

Portrait d’homme (Fayoum, Ier s.)
 

Jan van Eyck : Portrait de Jan De Leeuw (1436)
 

Giovanni Bellini : La Présentation au temple (1460). Détail.
 

Lucas Cranach l’Ancien : Portrait d’un homme (1522)
 

Hans Holbein le jeune : Sir Thomas More (1527)
 

Au carnaval de Venise (1987)

22 octobre 2007

L’Opéra de Sydney

Classé dans : Architecture, Lieux, Musique, Photographie — Miklos @ 6:40


 

 

 

 

Autres photos

21 octobre 2007

Bref…

Classé dans : Littérature — Miklos @ 23:50

Une phrase bien écrite est celle dont on ne saurait enlever une syllabe sans fausser la mesure de la phrase. — Pierre Louÿs

« En ce temps-là, Loys le Jeune, septième du nom, lequel fut si chagrin d’avoir brûlé au sac de Vitry treize cents personnes réfugiées dans une église, qu’il alla en croisade en faire périr un bien plus grand nombre, étant roi des fleurs de lys de France, et la reine Éléonore, sa femme, étant certes la plus belle dame et la plus experte aux choses de l’amour qui eût jamais résolu un jeu-parti ou présidé un tribunal de gaye-science ; Conrad de Souabe, de qui l’épée d’un seul coup coupait un Sarrasin en deux, portant la couronne de fer des empereurs d’Allemagne ; Eugène, évêque des évêques, qui fit un miracle pendant sa vie et deux miracles après sa mort (d’où l’on pourrait induire qu’un pontife décédé vaut mieux qu’un pontife vivant), étant pape à Paris pendant qu’Arnaud de Brescia était consul à Rome ; le marquisat de Provence ayant pour marquis Raymond, comte de Toulouse ; et Flodoard qui venait d’épouser une veuve, bien qu’un concile eût enjoint aux ecclésiastiques de ne se marier qu’avec des femmes vierges, étant évêque d’Avignon : en ce temps-là, le dixième jour des kalendes de mai, trois fils de noble père, Pierre, Marcabrus, Aymeril, sires de Pierrefeu, laissèrent dès l’aube levée leur habitacle familial, qui était bien la plus chétive châtellenie de la Langue d’oc, saluèrent d’un geste d’adieu l’écu armorial dont se décorait encore l’ogive disjointe du porche, et s’en allèrent à travers pays sans damoiseau ni écuyer du corps, Pierre chevauchant un fort destrier d’Ongrie, comme il convient à un jeune et hautain baron, Aymeril assis sur une vieille haquenée avec l’air doux d’une personne d’Église, et Marcabrus à pied, par la raison que l’allure du plus pacifique quadrupède eût gâté en le secouant le vin épicé dont il avait rempli sa gourde de voyage, et aussi parce que, ses deux frères en selle, il n’avait pas même trouvé un roussin dans les écuries du château. »

Catulle Mendès, L’Homme tout nu, roman
Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1901

Cadavres exquis

Classé dans : Musique, Sciences, techniques — Miklos @ 21:37

Mais cependant le temps, le temps irréparable
S’enfuit.

— Virgile, Georgiques III 284, trad. Victor Hugo

Cependant, il a existé bien des automates, et des plus surprenants (…). Parmi ceux-là, on peut citer d’abord, comme ayant positivement existé, le carrosse inventé par M. Camus pour l’amusement de Louis XIV, alors enfant.
— Edgar Allan Poe, Le Joueur d’échecs de Maelzel, trad. Baudelaire

Et expecto resurrectionem mortuorum et vitam venture saeculi.

« [Charles Cros] avait fait plusieurs trouvailles, assez importantes : le Typh­lographe, la Quadrature de l’azimut et de l’almi­can­tarat, la Direction des mont­gol­fières par un boulet de canon pro­jeté de la nacelle, le Phono­graphe, la Galacto­thérapie, la Corres­pon­dance inter­pla­nétaire au moyen d’immenses miroirs d’acier, la Photo­graphie des couleurs, la Transfusion de l’âme, cinq ou six variétés de Sidé­riscopes et le Mono­logue. » — Catulle MendèsQui n’a rêvé d’entendre Bach jouer de ses œuvres à l’orgue ou improviser au fortepiano des fugues, comme il le fit devant Frédéric le Grand de Prusse ? Qui n’aurait voulu assister à un récital de piano de Chopin ? Si le 18e s. a vu apparaître les automates et les boîtes à musique (bien qu’inventés sans doute par Ctesebius en 265 av. J.-C. et perfectionnés par les arabes), c’est au 19e s. que l’homme a commencé à fixer les traces du temps qui passe : Nicéphore Niepce invente la photographie monochrome en 1816 (après avoir inventé le tout premier moteur à combustion interne), tandis que Charles Cros développe (si l’on peut dire) la photographie en couleur en 1869, puis en 1877 son « procédé d’enregistrement et de repro­duction des phéno­mènes perçus par l’ouie »1. L’année suivante, Edison dépose un brevet pour son phono­graphe (développé indépendamment), qui lui permettra d’enregistrer la voix et le jeu de Johannes Brahms au piano en 1889. C’est en 1842 que Claude Seytre dépose un brevet pour un piano activé par des bandes de papier perforé mais il fallut attendre 1863 pour qu’un autre français, Henri Forneaux, réalise le tout premier piano mécanique, le pianista – probablement inspiré par le métier à tisser à cartes perforées inventé en 1804 par Joseph Marie Jacquard.

C’est au tournant du siècle qu’un autre pas décisif est franchi dans la domestication du temps : en 1904, l’allemand Edwin Welte invente le Welte-Mignon, dispositif capable d’enregistrer sur un rouleau perforé le toucher d’un pianiste dynamique y compris (les nuances d’intensité) – et non plus uniquement le son produit par son instrument comme le fait le phonographe et ses successeurs – et de le rejouer fidèlement sur un vrai piano : c’est ce qui permettra de fixer le jeu de Carl Reinecke, le tout premier pianiste (et compositeur) ainsi enregistré. Né en 1824 (trois ans avant la mort de Beethoven), ami de Schumann, il a bénéficié de l’aide de Mendelssohn et a donné des cours de musique à Isaac Albeniz, Max Bruch, Edvard Grieg ou Cosima Wagner, entre autres. Le rouleau perforé a été « rejoué » en 2006 sur un piano Steinway Welte. Si cette exécution a permis d’effectuer un enregistrement de qualité de cette performance d’un contemporain de Chopin, elle passe une nouvelle étape dans les possibilités de recréer le passé : on peut dorénavant programmer des récitals publics de grands pianistes disparus sur des pianos de concert dans des salles de spectacle avec une acoustique de qualité. Sauf qu’il ne s’agit pas d’un spectacle vivant, mais d’une interprétation figée, comme celle d’un automate ou d’un disque.

Mais c’est le disque phonographique, inventé à la fin du 19e s., qui s’est finalement imposé pendant la majeure partie du 20e s. comme moyen d’enregistrement acoustique. La réédition d’enregistrements effectués sur ce type de support passe par des traitements de plus en plus sophistiqués, destinés à pallier les défauts de la prise du son et de sa restitution : craquements, manque de dynamique, ambiance acoustique inexistante ou bruyante, son monophonique…

C’est alors qu’intervient une nouvelle approche du traitement de ces documents historiques : Zenph Studios, une entreprise américaine créée en 2002, s’est attelée à extraire d’enregistrements historiques de piano non pas le son, mais des informations aussi précises que faire se peut sur le jeu du pianiste qui a servi à produire ce son : l’attaque, la dynamique, le rythme… Celles-ci peuvent alors être utilisées pour « piloter » un piano moderne à l’instar du Welte-Mignon, non plus à l’aide d’un rouleau perforé mais de codes numériques (une variante haute résolution du standard Midi). L’effet est assuré : il suffit d’écouter le résultat de leur traitement de l’interprétation du Troisième prélude de Chopin par Alfred Cortot, dont l’enregistrement original sur un 78T (mono bien évidemment) date de 1926. La « réinterprétation » a été effectuée sur un grand piano de concert dans une petite salle de concert réverbérante et enregistrée sur six canaux, avec des micros éloignés contribuant à l’effet de salle. Si le résultat disponible sur leur site n’est qu’en stéréo, ce nouvel enregistrement permet de produire des versions « immersives » (sur disques hybrides multicanaux SACD, nécessitant un système adapté pour bénéficier de la spatialisation du son) ou « binaurales » (donnant une sensation d’espace bien plus réaliste que la stéréo, mais en n’utilisant que deux canaux sonores).

La première production discographique de Zenph a concerné l’interprétation de Glenn Gould des Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach, enregistrée en 1955. Leur procédé a abouti à la « réexecution » publique de l’œuvre en 2006, dans le Studio Glenn Gould de Radio-Canada sur un Yamaha Disklavier Pro, harmonisé de façon à correspondre au piano utilisé en 1955. L’enregistrement multicanal est disponible sur un disque SACD de Sony.

On connaît le dédain de Glenn Gould pour les enregistrements live : la plupart de ceux qu’il a laissés a été faite en studio, fruit d’un long travail s’apparentant à la micro-chirurgie esthétique, destiné à produire la performance idéale sur un instrument idéal et dans un lieu idéal (le studio Glenn Gould est excellent, mais il faut savoir qu’il a été inauguré dix ans après la mort du pianiste). De ce point de vue, il serait sans doute intéressé par ce développement : l’enregistrement numérique du jeu permet de corriger le jeu sans même passer par un réenregistrement – il suffit de remplacer le code d’une fausse note par le code de la note correcte, la déplacer dans le temps pour peu qu’elle ait été jouée trop vite ou trop lentement, en changer l’intensité…

Ces traficotages n’auront toutefois pas été le choix artistique de l’artiste, mais uniquement celui des producteurs discographiques bien intentionnés ; c’était déjà le cas pour les rééditions historiques, mais elles ne pouvaient modifier les interprétations de cette façon, qui peut parfois toucher à leur essence même. Ce qui soulève la problématique de la recréation « authentique » du passé, utopie d’un idéal finalement inexistant et qui n’a rien d’absolu : les connaissances historiques sont forcément lacunaires et varient avec le temps et les modes (comme celle des interprétations sur instruments d’époque), mais c’est surtout la société qui a changé – nos oreilles, nos paysages sonores et nos références culturelles ne sont pas celles des auditeurs des œuvres à leur création, nous ne pouvons donc entendre comme eux. C’est aussi le cas pour d’autres genres de spectacles : l’interprétation d’une pièce de Racine avec la prononciation et le jeu « d’époque » serait incompréhensible, voire insupportable, pour la majorité des spectateurs.

Mais rien n’arrête la technique. Il est plausible que les techniques d’animation et d’infographie tri-dimensionnelles mèneront à une « re-création » d’un réalisme criant de l’image du pianiste décédé ainsi revenu des morts pour réinterpréter sur un vrai piano, en concert devant un vrai public dans une salle, l’enregistrement sauvé (et dont les droits de copyright seront ainsi relancés pour 70 ans, pour la plus grande joie des éditeurs phonographiques). L’illusion sera complète pour nos sens : l’œil et l’oreille nous convaincront de sa présence réelle dans ce Jurassic Parc musical. Il n’y aura que le bon sens qui nous dira que ce n’est qu’un simulacre figé dans le temps, comme la momie d’un pharaon. On ne peut réparer des ans l’irréparable outrage.

À lire :
• L’histoire du piano mécanique (en anglais)
• L’histoire du Welte-Mignon (en anglais)
• Caractéristiques matérielles des disques phonographiques (en français)
• The Masters Come Alive: New recordings from some very old Musicians (un article expliquant le procédé de restauration de Zenph, en anglais)
• Glenn Gould Studio (caractéristiques du studio, en anglais).


1 Édouard-Léon Scott de Martinville avait inventé en 1857 un procédé d’enregistrement sonore, mais celui-ci était incapable de le restituer à l’écoute.

20 octobre 2007

Les musiques qui plaisent et la musique qu’on aime

Classé dans : Musique, Publicité — Miklos @ 17:05

La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. — Platon

Le but de la musique devrait n’être que la gloire de Dieu et le délassement des âmes. Si l’on ne tient pas compte de cela, il ne s’agit plus de musique mais de nasillements et beuglements diaboliques. — Jean-Sébastien Bach

Noise, n. A stench in the ear. Undomesticated music. The chief product and authenticating sign of civilization. — Ambrose Bierce, The Devil’s Dictionary

Notre époque ne fait plus de musique. Elle camoufle par du bruit la solitude des hommes en leur donnant à entendre ce qu’elle croit être de la musique. — Jacques Attali, Le Bonheur, la vie, la mort, Dieu…

Radio Classique avait comme réputation de se distinguer de France Musique(s) pour sa façon d’aller rapidement à l’essentiel : la sobriété de la présentation – peu de paroles, juste le nécessaire pour annoncer l’œuvre, les interprètes et le label – et beaucoup de musique, celle dite classique. Si ce terme pose beaucoup de questions, on s’entend tout de même pour savoir ce qu’il recouvre, plus ou moins, et les grandes surfaces physiques ou virtuelles ne mélangent pas torchons et serviettes. Or c’est ce que semble faire cette station : depuis un certain temps, on avait déjà remarqué un glissement qu’on pourrait presque qualifier de populiste. Tout d’abord, par la part croissante donnée au verbiage durant les émissions dont le sujet n’est plus tant la musique que les people choisis pour y paraître (les émissions « musique de stars ») et où, secondairement, on fait entendre des débris d’œuvres, au mieux un mouvement ou plus commodément un bref extrait – tandis qu’au fond de la nuit, ils donnent dans l’excès inverse : morceaux de musique classique s’enchaînant sans aucune information (c’est plus économique, pas besoin de speaker) ; ensuite, par les genres musicaux dont la présence devient plus fréquente : musique de film à l’envi (je n’ai rien contre ce genre, mais ce n’est pas du Prokofiev que l’on passe à l’antenne), de la musique pop – en ce moment, on entend Sarah Vaughan dans Stormy Weather (j’aime beaucoup cette chanson de Harold Arlen et Ted Koeler, mais c’est loin d’en être la plus belle interprétation, et ce n’est certainement pas ce que je viens écouter sur cette station) ; et enfin les publi-émissions pour des voyages bobo (Olivier Barrot qui nous avait habitué ailleurs à un sobre et bien tourné Un livre un jour que l’on retrouve ici dans le rôle de « globe-trotter » à répéter nombreuses fois par jour : « j’insiste c’est une proposition exceptionnelle » qui « tenez-vous bien, mérite tout à fait votre attention », malgré cet « Holiday Inn de Philadelphie pas génial », « croyez-moi, c’est une offre tout à fait intéressante »). « Vous êtes bien sur Radio-Classique », précise une voix douce bien utilement (on en douterait à moins) après les publicités pour le jazz (la collection Blue Note en vente chez Carrefour – c’est un excellent label, mais est-ce de la musique classique ?) et pour Elle décoration (c’est sans nul doute un magazine de réputation, mais il est moins connu pour sa couverture de la musique contemporaine que Avant-scène opéra, Diapason ou Le Monde de la musique 1).

Le périmètre d’un répertoire a un rapport certain au nombre de personnes qui s’y intéressent, que ce soit pour écouter une radio, acheter des billets de concert ou des enregistrements : il est plus facile d’élargir ce périmètre que de le valoriser. Est-ce que la survie financière de Radio-Classique passe par l’augmentation de son chiffre (d’audience) et sa transmutation en une radio qui ne se différencie plus, par ses contenus, de ses voisines ? En clair : sur un nombre donné d’heures de diffusion par jour, la part absolue des œuvres classiques baisse, et dans celle qui lui reste, on constate aussi la répétition des « tubes de Radio Classique », et donc une diminution dans la variété de ce répertoire. C’est un glissement finalement assez classique2 de nos jours : il suffit de voir la programmation de certaines salles à Paris..

Le Web devient un mode incontournable pour effectuer des mesures d’intérêt de l’internaute pour des objets culturels ou commerciaux, d’où la présence croissante de la publicité dans les pages des moteurs de recherche, avec des messages ciblés à la requête qui vient d’être lancée (ce qui donne parfois des résultats assez incongrus). Un de ces moteurs (notre Ami à tous) permet d’effectuer des recherches dans ces recherches, et d’en déduire des tendances au cours des quelques dernières années. Comment se traduisent-elles dans la vraie vie (et en monnaie sonnante et trébuchante), nous n’en savons rien, mais nous avons utilisé cet outil pour la musique. On voit ci-dessous un comparatif des requêtes mondiales concernant Bach, Mozart, Beethoven, Chopin et Verdi (évidemment, on ne peut savoir lequel des Bach elles concernent, et s’il ne s’agit pas du compositeur contemporain Henri Chopin plutôt que de son célèbre homonyme) en 2007 :

Comme on peut s’y attendre, le plus « populaire » est Bach, suivi de Mozart, Beethoven, Verdi et Chopin. Mais il y a tout de même quelque chose de curieux, lorsqu’on y regarde de plus près : l’essentiel des requêtes concernant Bach au niveau mondial provient du Vietnam, et dépasse l’ensemble de toutes les autres. Un tel intérêt pour le Cantor de Leipzig ? Non, c’est que « Bach » veut dire « blanc » et apparaît ainsi dans de nombreux noms vietnamiens (le parc Bach Ma, la villa Bach Dinh, le dieu Bach thần, le lac Truc Bach…)3. Pour estimer le positionnement « réel » du compositeur, il suffit d’éliminer l’Asie dans la recherche, et l’on constate qu’il garde sa place…

Les variations annuelles sont intéressantes. Les statistiques pour 2006 montrent un graphique incroya­blement déformé en janvier : Mozart aurait eu 250 ans ce mois-là, et le monde en a fait un tel tapage que cela s’en est reflété dans le Web (et dans les ventes d’intégrales de sa musique, ce qui a fait augmenter temporairement les chiffres de l’industrie discographique en perte de vitesse). Éliminons Mozart des analyses pour voir l’évolution de ses collègues ces dernières années : on constate qu’elle est assez constante, malgré un curieux pic pour Bach, puis pour Verdi, au premier trimestre 2005.

Si l’on rajoute d’autres compositeurs à cette étude comparative, on obtient le classement suivant :

  • Bach
  • Mozart
  • Beethoven
  • Verdi
  • Chopin, Offenbach (presque à égalité)
  • Schubert
  • Haydn
  • Schumann (douteux : beaucoup d’homonymes)
  • Brahms
  • Purcell (difficile à ne pas confondre avec le PDG de Morgan Stanley)
  • Rossini, Puccini
  • Tchaïkovski, Liszt

Il est tout de même étrange que les variations pluriannuelles concernant des compositeurs aussi différents que Haydn, Schumann et Tchaïkovski soient si semblables : serait-ce dû à l’outil plutôt qu’aux recherches ?

Il est évidemment tentant de comparer ce géant de Bach à d’autres géants d’autres musiques : les Beatles, les Pink Floyd, les Rolling Stones ou Madonna. Ce qu’on constate, c’est que la notoriété des Beatles est constante et dépasse généralement les autres, à quelques exceptions près : les Pink Floyd – à l’égalité avec Bach en temps normal, se sont reformés pour un concert le 2 juillet 2005, ce qui a fait exploser les ventes de leurs albums, mais pas ceux de Madonna, qui y avait participé ; son regain de succès à elle est la sortie, en novembre de cette année-là, de son album Confessions on a Dance Floor, qui remporte plusieurs prix, après quoi elle glisse tranquillement vers le niveau auquel elle était précédemment.

Le classement est une réduction au plus simple – au linéaire, à l’uni-dimensionel – ce qui convient fort bien aux moteurs de recherche. Ce n’est pas une histoire de goûts, mais de sous.


1 Radio Classique vient de passer la publicité suivante, pour le même magazine : « dans Elle, le récit intime d’une femme face à son destin (…) qui ouvre son cœur à toutes les Françaises » – celle qui affirme vouloir mener une vie hors des projecteurs y donne une interview exclusive.
2 Ce qui lui permettra de garder son nom…
3 La distribution de ces deux termes dans les recherches est quasi identique – « Blanc » étant aussi le nom d’un footballeur, on est dans de beaux draps (du blanc de blanc).

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