Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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28 août 2009

Habillée, déshabillée

Classé dans : Littérature, Photographie, Société — Miklos @ 23:59

«Toute l’Europe a les yeux tournés vers la fameuse poupée de la rue Saint-Honoré, poupée de la dernière mode, du dernier ajustement, de la dernière invention, image changeante de la coquetterie du jour» figurée de grandeur naturelle, sans cesse habillée, désha­billée, rhabillée au gré d’un caprice nouveau né dans un souper de petites maîtresses, dans la loge d’une danseuse d’Opéra ou d’une actrice du Rempart, dans l’atelier d’une bonne faiseuse.

Edmond et Jules de Goncourt, « La beauté et la mode », in La Femme au dix-huitième siècle. 1862.

« …comme si les arbres des champs étaient hommes » (Deut. XX:19)

Classé dans : Nature, Photographie — Miklos @ 23:33

Alla breve. XI.

Classé dans : Actualité, Alla breve, Musique — Miklos @ 22:55

[79] Un opéra africain. L’Afrique n’a pas la réputation d’être un haut lieu de l’opéra – ni pour sa représentation (à part à Pretoria ou à Johannesburg), ni surtout pour sa composition (à l’exception de l’opéra zoulou Princess Magogo kaDinuzulu). Et particulièrement au Sahel. Ce n’est plus le cas depuis 2007, grâce à l’initiative de la fondation Prince Claus des Pays Bas, date à laquelle Bintou Were, un opéra du Sahel – création africaine de Zé Manel (musique), Koulsy Lamko (livret), Germaine Acogny et Flora Théfaine (chorégraphie) – a été représenté à Bamako au Mali, au Muziekgebouw aan ‘t IJ d’Amsterdam et au Théâtre du Châtelet à Paris. On peut en écouter et voir ici un extrait. (Source)

[80] Anniversaire de la compositrice Rebecca Clarke. Née le 27 août 1886 en Grande Bretagne, elle était surtout connue pour sa Sonate pour alto, instrument qu’elle pratiquait. Tombée dans l’oubli, elle en était sortie à l’occasion de son 90e anniversaire. Elle est décédée trois ans plus tard. (Source)

[81] Et une de plus pour Metropolis. Le célèbre film muet de Fritz Lang (1927) était projeté à sa sortie accompagné d’une musique composée par Gottfried Huppertz. Depuis, d’autres compositeurs de tous genres (électronique, techno, jazz…) s’y étaient mis, à l’instar de Galeshka Moravioff (à l’occasion de la restauration et de la réédition du film en 1995), Martin Matalon ou Art Zoyd. Une nouvelle œuvre – cette fois-ci pour orgue, composée par Clark Wilson, spécialiste de la sonorisation de films muets et d’orgues à tuyaux – sera créée en septembre aux USA. (Source)

[82] Du basket au piano. En général, on entend parler de musiciens qui sont forcés de se recycler dans une autre activité suite à une incapacité physique. Pour le jeune (28 ans) pianiste de jazz Yaron Herman, c’était l’inverse : un accident au genou l’a obligé à quitter le basket, qu’il commençait à pratiquer dans l’équipe nationale israélienne de jeunes. Il se met au piano à 16 ans, fait des études sérieuses, et se retrouve maintenant installé à Paris ; concerts et tournées, disques chez Naïve (et ailleurs), conférences invitées à la Sorbonne, tout lui sourit. Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour commencer à jouer d’un instrument (mais on le savait déjà). Entretien.

[83] Une flûte de Guinness. Non, il ne s’agit pas de l’équivalent d’une coupe de champagne, mais de la tentative du célèbre instrumentiste James Galway, à 70 ans (il n’est jamais trop tard), de décrocher un record dans le livre qui les homologue : il vient de diriger un ensemble de 2 000 flûtistes (exactement : 1 989, 14 de plus que lors du record précédent de ce genre), lors de la convention annuelle de la National Flute Association. À voir, pour le fun. (Source)

[84]  Clavecin de Ruckers (1632) à Neuchâtel. La célèbre dynastie anversoise de facteurs de clavecins a produit, au cours des 16e et 17e siècles, des instruments d’une qualité sonore extraordinaire (à l’instar des Stradivarius pour le violon), ainsi que splendidement décorés. Un de ces instruments se trouve au musée d’art et d’histoire de Neuchâtel. Depuis une vingtaine d’années, il a été remis en service lors de concerts publics. (Source)

[85] Le « moujik ivre » du violoncelle. Le violoncelliste Frédéric Lodéon parle de Rostropovitch, de sa technique et de ses interprétations extraordinaires, de sa mémoire exceptionnelle, de ses prises de position politiques… Un portrait très humain.

27 août 2009

Après Montréal, Paris utilise l’ortograf altêrnativ

Classé dans : Actualité, Langue, Photographie — Miklos @ 23:26


On avait signalé
à nos fidèles lecteurs la curieuse initiative de la Ville de Montréal qui propose sur son site un « akey ki s’adrês o pêrsone ki on dê z’inkapasité intélêktuêl ». Pour ne pas être en retard sur la Nouvelle France, la capitale de l’ancienne fait évoluer l’orthographe sur les panneaux de ses institutions. On peut voir ci-dessus la nouvelle façon d’épeler « accès » (à l’entrée du musée d’Art moderne au palais de Tokyo), qui n’est pas sans rappeler le glissement (en sens inverse, toutefois) de l’orthographe (correcte) du mot « événement » vers « évènement ». Un pas en avant, un pas en arrière !

Alla breve. X.

Classé dans : Actualité, Alla breve, Musique — Miklos @ 22:37

[73] Concerts pour la paix. Mardi 1er septembre, le World Orchestra for Peace, fondé en 1995 par le chef d’orchestre Georg Solti et composé d’une sélection des meilleurs musiciens des plus grandes formations internationales, se produira à Cracovie pour marquer le 70e anniversaire du début de la deuxième guerre mondiale. Il sera dirigé par le russe Valery Gerguiev, et donnera en première mondiale Prelude to Peace, œuvre commandée pour l’occasion à Krzysztof Penderecki (dont une autre œuvre, Kadisz, sera créée le 29 août dans le cadre des commémorations du 65e anniversaire de la liquidation du ghetto de Lódz), et la Cinquième symphonie de Gustav Mahler. Ensuite, ils partiront à Stockholm pour y donner un concert dans le cadre d’un festival célébrant 200 ans de paix entre la Suède et la Finlande. (Source)

[74] Un duo inatttendu : Yo-Yo Ma et Plácido Domingo. On essaie fébrilement de se rappeler quelles sont les œuvres pour violoncelle et ténor – on en trouve quelques contemporaines, de Ross Edwards (Nos qui vivimus), de Dmitri Smirnov (The Path, to Lermontov’s poem) ou de William Sydeman (Three Songs after Emily Dickinson) par exemple… Il y a surtout l’admirable aria Geduld, Geduld de la Passion selon Saint Matthieu, de J.S. Bach, pour ténor et violoncelle solistes (et orchestre). Mais ce n’est pas de ce type de performance qu’il s’agit : Placido Domingo y dirige l’orchestre philharmonique de Los Angeles (dont nous venons de parler) dans le Concerto pour violoncelle de Dvorák avec Yo-Yo Ma, une bien belle œuvre, et ensuite la Cinquième symphonie de Čajkovskij, pardon, de Tchaïkovski. Critique.

[75] Dawn Upshaw et la Troisième de Górecki. Rares sont ceux qui n’ont pas entendu (parler de) ce tube, plus connu sous son nom de Symphonie des chants plaintifs, qui a explosé sur la scène internationale avec l’enregistrement qu’en a fait le chef d’orchestre David Zinman avec la soprano Dawn Upshaw en 1995. À l’occasion de leur collaboration actuelle au Festival d’Edimbourg, on peut lire un entretien très intéressant avec Upshaw, où elle parle surtout des Folk Songs de Luciano Berio (composés pour la regrettée Cathy Berberian) qu’elle interprète avec Zinman à Edimbourg, et d’Ayre d’Osvaldo Golijov (cycle basé, lui aussi, sur des chants populaires – juifs, en l’occurrence), qu’elle vient de donner à Glasgow – ces deux œuvres faisant partie d’un disque enregistré chez Nonesuch. (Source)

[76] Symphonie pour les Grateful Dead. La chef d’orchestre Marin Alsop a dirigé la Dead Symphony no. 6, An Orchestral Tribute to the Music of the Grateful Dead de Lee Johnson à lors d’un concert à la mémoire de Jerry Garcia, guitariste renommé des Grateful Dead décédé il y a quatorze ans. (Source)

[77] Quatuor pour cordes de mineur. Il ne s’agit pas de la tonalité de cette œuvre, mais du fait qu’elle a été écrite par Tim Woos, compositeur américain âgé de dix-sept ans (il faut dire que cela fait une dizaine d’années qu’il fait de la musique). Elle sera jouée en public par un ensemble de professionnels dans le cadre de l’atelier « jeunes compositeurs » (Woos en est le plus jeune) durant le festival de musique de chambre Lake Champlain. Entretien.

[78] Remasteriser ou non ? À l’occasion de la sortie d’un coffret de six disques compacts, comprenant la remasterisation des premiers albums du groupe post-punk britannique The Durutti Column, un article discute des questions éthiques que soulève ce procédé, que ce soit pour la musique pop ou la musique classique. Pour cette dernière il cite le travail d’Andrew Rose, ingénieur du son chez Pristine Classical, qui affirme non seulement réparer les manques du medium sur lequel la musique a été enregistrée, mais aussi celles du matériel utilisé lors des sessions d’enregistrement d’alors… Le résultat de ses concoctions, dans le cas par exemple d’un enregistrement datant de 1914 – comparez le « avant » et « après » – est bluffant. Mais est-ce « authentique » ? (Rassurez-vous, on n’ouvrira pas le débat sur le sens de ce terme qui n’en a d’ailleurs pas).

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