Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

This blog is © Miklos. Do not copy, download or mirror the site or portions thereof, or else your ISP will be blocked. 

24 octobre 2012

Contre les OGM et pour les OGM

Classé dans : Actualité, Médias, Politique, Progrès, Religion, Société — Miklos @ 15:19

La rubrique Rebonds de Libé continue à être alimentée de contri­bu­tions de plus en plus farfelues concernant le mariage homo, ou plutôt, l’opposition à ce mariage. Elles ont ceci en commun qu’elles font preuve d’une flagrante mauvaise foi, à commencer par son défenseur et parangon, l’Église, pour laquelle ce mariage met en danger celui des hétéros sans qu’on comprenne comment se ferait la contagion. Quant à Benoît Duteurtre, il s’agissait pour lui de défendre les libertés des homos en les protégeant d’une de leurs minorités (c’est fou comme les minorités peuvent nuire aux majorités et pas l’inverse) et en leur empêchant de se fondre ainsi dans la société même lorsqu’ils ne rêvent que de ça.

Aujourd’hui, voilà que 121 députés de droite qui signent une « tribune » dans laquelle ils écrivent (c’est nous qui soulignons) :

En fait, ce qui pousse les couples homosexuels, ou tout au moins une minorité, à revendiquer un « droit au mariage », c’est qu’en y accédant, ils obtiendraient de facto des droits en matière d’« homoparentalité ».

Et quelques lignes plus bas :

Mais nous ne pouvons légiférer à partir de l’expérience même réussie de cas particuliers.

Or ce sont souvent des cas particuliers qui ont fait évoluer les lois de la société, en passant du particulier au général, justement. Pour rester sur le terrain expérimental invoqué par ces députés, prenons par exemple l’autorisation de mise sur le marché de tel ou tel produit alimentaire ou médical après que quelques rats de laboratoire lui aient survécu sans aucun effet secondaire. Ici, c’est encore mieux : l’expérience qu’ils invoquent s’est faite in vivo et ils le disent eux-mêmes qu’elle est réussie. Si au moins leur argument avait démontré que, comme les OGM, la majorité de ces cas particuliers avait été nocive pour les humains en question… Mais que nenni. Enfin, on rajoutera que leurs prédécesseurs ont eu le courage de légiférer même sans expé­ri­men­tations particulières préliminaires, en accordant par exemple le droit de vote aux femmes

Alors, pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups : interdiction des organismes génétiquement modifiés et autorisation de l’orga­ni­sation des gays mariages ? Ce dont on est sûr, c’est que ce n’est pas cette mino­rité-là – ces 121 députés dépités – qui votera l’une ou l’autre de ces lois.

23 octobre 2012

Le chemin

Classé dans : Récits — Miklos @ 19:09

À force d’avancer, l’homme se rendait compte que le chemin n’était finalement pas si ardu que cela. Lorsqu’il commençait à trébucher trop souvent sur la caillasse qui roulait sous ses pieds ou à se prendre les jambes dans les hautes herbes qui retenaient sa progression, à s’engluer jusqu’aux chevilles dans la boue qui n’avait de cesse de l’aspirer ou à s’enliser dans le sable fin et mouvant qui tapissait le sol, quand ses muscles fatiguaient de grimper l’étroit sentier abrupt bordé d’un gouffre vertigineux sous un imperturbable soleil de plomb, la route faisait alors preuve de clémence, se couchait doucement devant lui, s’aplanissait, s’élargissait, se bordait d’arbres ombrageants et de rivières cristallines, l’air se rafraîchissait. Son cœur s’arrêtait de battre la chamade, sa respiration haletante se calmait et la sueur disparaissait de son front.

Mais il ne pouvait s’arrêter ; dès qu’il ralentissait, le sol commençait à se disloquer tout autour de lui, les fissures zigzagantes qui y apparaissaient s’évasaient en l’encerclant. Dormir ? il n’y pensait plus. Manger ? Il avait perdu tout appétit, et grignotait parfois un biscuit sec qu’il trouvait dans son sac. Quant à se désaltérer, il y avait parfois une fontaine au coin d’un lacis. Il continuait de marcher de jour comme de nuit. La lune laiteuse, les étoiles et une pâle fluorescence de l’asphalte lui permettaient de continuer, mais il se disait que, même s’il n’aurait rien pu distinguer, il ne se serait pas écarté du chemin qui lui semblait s’adapter à la direction de ses pas tout autant que lui essayait de s’y maintenir. Grâce aux accalmies qui survenaient alors qu’il était au point d’abandonner d’épuisement, il retrouvait l’élan qui l’avait poussé à partir, l’allégresse qui l’avait habité autrefois, l’espoir qu’il arriverait à son but et l’énergie qui le soutenait alors.

Il avait toujours rêvé d’une prairie verdoyante légèrement vallonnée, éclaboussée de petites fleurs de toutes les couleurs de l’arc-en ciel, qui s’étendrait à perte de vue, quelques moutons broutant ici et là d’un air placide. Ou alors, d’une pelouse tapissée d’une herbe douce et accueillante, bordée d’une immense forêt ombragée, tapissée de feuilles mortes où perceraient des fraises et des champignons, de fougères et de lierre encerclant les vastes troncs à l’écorce craquelée, le glou-glou d’une rivière et le pépiement des oiseaux comme suspendus dans l’air frais. Une chaumière au toit épais, un chat parfois lascif parfois vif près de la cheminée, un confortable fauteuil aux accoudoirs si épais qu’il pourrait y poser quelques livres et un verre, suffisamment grand et solide sans être dur pour qu’il puisse y somnoler longuement sans se réveiller courbaturé ou y lire jusqu’au petit matin sans inconfort, un puits à la margelle de pierre dans la cour…

Il lui arrivait de croiser de rares passants qui marchaient en sens inverse, souvent seuls. Même lorsqu’il s’agissait d’un couple, ils semblaient solitaires comme si le hasard les avait placés côte à côte sans même qu’ils ne le remarquent. Ils avaient tous un même regard absent, à se demander s’ils l’apercevaient, lui, quand ils passaient à quelques pas, voire l’effleuraient lorsque la route se réduisait à un étroit sentier. Ils lui paraissaient être ailleurs, chacun dans un monde parallèle à tous les autres.

Il ne savait plus depuis combien de temps il marchait. Au début, il avait compté les jours, puis les semaines, mais s’était finalement embrouillé parce qu’il essayait aussi de compter ses pas pour estimer la distance parcourue. Il s’était efforcé d’arrêter en se récitant des chansons apprises dans son enfance, des poèmes enseignés à l’école. Quand il ne se souvenait plus des paroles, il s’énervait puis finissait par en inventer d’autres qui se substituaient finalement dans sa mémoire à ces trous qui n’avaient de cesse de s’y élargir, transformant graduel­lement ces textes en d’autres plus personnels, nostalgiques ou rêveurs, désespérés ou facétieux selon l’humeur du moment.

Un jour, il s’était mis à siffloter une mélodie qui lui trottait dans la tête sans répit. Il voulu s’en débarrasser, mais elle revenait, lancinante. Il la laissa faire. C’est alors qu’il commença à percevoir de légers grattements derrière lui qui semblaient faire écho au bruit de ses pas. Il tourna légèrement la tête et aperçut un immense dogue allemand vieux comme le monde, hâve et sale, qui le suivait au même rythme que marquait la tête dodelinante de la bête dont la longue langue se balançait hors de sa gueule grande ouverte tel le battant d’une cloche. Le chien sentit que l’homme l’observait. Il releva la tête et le regard à la fois triste et dévoué que soulignaient ses grandes paupières pendantes et comme remplies de larmes qu’il lui lança transperça le cœur du marcheur.

Enfin, il n’était plus seul.

20 octobre 2012

Alla breve. XXXIX.

Classé dans : Actualité, Alla breve, Musique — Miklos @ 16:15

[271] Ce compositeur et pianiste engagé qu’on veut faire dégager. Fazil Say est un compositeur et pianiste de renommée internationale – rien qu’en France il a été en résidence deux fois à Radio France et une fois au Théâtre des Champs-Élysées –, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des opinions, voire des valeurs, sociales et politiques, notamment en ce qui concerne la laïcité, et de les défendre vigoureusement, par la musique et par l’écrit. Problème : cette tête de turc est Turc, et donc dans le collimateur de la justice de son pays pour « atteinte aux valeurs religieuses » pour quelques tweets ironico-littéraires (il cite Omar Khayyam dans l’un d’eux). Il avait déjà eu certaines de ses œuvres interdites dans son pays. Il vient d’annoncer qu’il prévoit de quitter son pays pour le Japon. On peut le voir (et surtout l’entendre) ici dans les premières minutes de Musique et compagnie d’Alain Duault (en 1996) : le Bach qu’il y interprète – malheureusement tronqué dans cet extrait – chante bien plus que celui d’un Gould, auquel on l’aurait comparé. (Source)

[272] Des manipulateurs pas si délirants ni éhontés que cela. Le journal d’informations culturelles La Terrasse, que tout spectateur se voit fourrer dans la main en entrant dans une salle de concert ou de théâtre et où il découvre parfois avec plaisir des événements fort intéressants – ce qu’il peut aussi faire sans bouger de chez luinous incite vivement à aller voir Caligula, opéra baroque – dont le titre complet est tout un programme: Caligula Delirante – créé en 1672 à Venise et jamais remonté depuis le 17e s. (et non pas depuis sa création comme l’affirme La Terrasse) du compositeur Giovanni Maria Pagliardi (1637-1702). Cette production est fort originale et dans l’air du temps d’alors : elle mêle des marionnettes aux interprètes – Le Poème Harmonique sous la direction de Vincent Dumestre. Elle a été récemment créée au Festival mondial de théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières, ville qui est le siège de l’Institut international de la marionnette (dont l’École nationale supérieure des arts de la marionnette), à qui l’on doit Portail des arts de la marionnette. Quant à l’œuvre en question, le Magazine de l’opéra baroque nous fournit des renseignements bien plus détaillés à son sujet, synopsis y compris : il vaut son pesant de cacahuètes, on rêve de voir cette « scène magistrale de délire » !

[273] Swinging Bach. Bach inspire les jazzmen : plusieurs récents disques compacts de musique de jazz le démontrent : Think Bach avec le pianiste Édouard Ferlet s’inspire de dix œuvres du Cantor (qu’on peut écouter ici), tandis que le saxophoniste Lenny Popkin en adapte trois autres, dans Time Set, et que les guitaristes Elios et Boulou Ferré incluent dans le leur un Blues for Bach (qu’on peut entendre aussi sur un CD sorti déjà en 2005). Ce n’est pas récent : bien avant, il y avait eu le Jazz Sébastien Bach des célébrissimes Swingle Singers ou le trio Bach to Bach de Jacques Loussier… (Source)

[274] Les Musiciens du Louvre Grenoble à trente ans. Cette formation, créé par Marc Minkowski sur une demande de son père, avait commencé avec la musique baroque, puis découvre le classique, le XIXe s. romantique, Debussy et Wagner… À cette allure, ils vont bientôt investir le XXe. À l’occasion de leurs trente années d’existence, un gala Mozart ouvrira le « Domaine privé » que la Cité de la musique consacre à Minkowski, du 23 octobre au 1er décembre, et qui comprendra des œuvres de Bach à Offenbach (tiens, ça rime). (Source)

[275] Hommage à Jean Françaix. Une série de neuf concerts en hommage au compositeur Jean Françaix (1912-1997), dont l’année était le centenaire de sa naissance, a eu lieu au cours du Festival international de musique de chambre 2012, qui s’est terminé dimanche dernier avec une conférence de Claude Françaix, fille du compositeur. (Source)

[276] À la (re)découverte de Malcolm Arnold. Sir Malcolm Arnold était un compositeur britannique connu surtout pour la musique du film Un Point sur la Rivière Kwaï pour laquelle il a reçu un Oscar et de celle de Whistle Down the Wind (devenu plus tard une comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber, un échec), mais aussi de nombreuses œuvres de facture plus classique et « accessibles » : études symphoniques, ouvertures, suites, concertos, symphonies… (1921-2006). Et malgré sa célébrité et le succès de ses œuvres, ce n’est que 60 ans après sa composition qu’est créé (ce soir) son opéra comique The Dancing Master, adapté de la pièce de théâtre The Gentleman Dancing Master de William Wycherley (1640-1716) ; ce dernier était connu pour son anti-puritanisme qui avait valu un silence de près de deux siècles pour une autre de ses œuvres, la pièce de théâtre La Provinciale (ou L’Épouse campagnarde). Quant à l’opéra d’Arnold, la BBC trouvait trop grivoise pour le public d’alors et Granada pas assez sérieuse, d’où ce silence plus court que celui qu’a subi l’œuvre qui l’a inspiré. (Source)

[277] Portraits de musiciens. Clive Barda photographie des (grands) musiciens depuis plus de quarante ans. Le Royal Opera House vient de lui consacrer une courte exposition rétrospective qui se termine aujourd’hui. À cette occasion, le Guardian publie douze clichés qu’il a choisis ; comparez par exemple Placido Domingo en 1972 et en 2003, ou Sir Adrian Boult en 1976 et Riccardo Muti en 2007

[278] John Williams tue le père. Le célèbre guitariste virtuose John Williams, élève du grand Andrés Segovia, déclare dans une biographie qu’un de ses amis a rédigée « avec son entière collaboration » que son maître contraignait tous ses élèves à l’imiter jusqu’au plus infime détail – doigté, phrasé, inflexion… – sans leur laisser aucune initiative. Il s’en prend aussi au conservatisme et au snobisme de Segovia qui, dit-il, n’appréciait pas la Cavatine qui avait rendu Williams mondialement célèbre : ce « morceau musique mélancolique qui rappelle la vie tranquille et languissante de Clairton » (dixit la Wikipedia), thème musical principal du film Voyage au bout de l’enfer (1978), avait été composé par Stanley Myers (1933-1993), très prolifique compositeur de ce genre de musique. On en revient au débat musique classique vs. musique classique… Le guitariste classique Graham Wade, auteur de plusieurs ouvrages consacrés à Segovia (ainsi qu’à Joaquin Rodrigo, Gina Bachauer et Julien Bream, et plus généralement à la tradition de la guitare classique), a contredit les affirmations de Williams, qu’il qualifie de « guitariste le plus techniquement accompli que le monde ait connu » (est-ce une pointe british ?) : les élèves de Segovia jouaient tous différemment les uns des autres (et donc de leur maître). (Source)

Une femme laissant tomber sa tasse de thé d’horreur et autres choses curieuses et belles

Classé dans : Judaïsme, Livre, Musique, Photographie, Santé, Sciences, techniques — Miklos @ 9:07


Une Femme laissant tomber sa tasse à thé d’horreur en découvrant le contenu monstrueux d’une goutte d’eau grossie de la Tamise révélant l’impureté de l’eau potable à Londres.
Cliquer pour agrandir. (Source)

Le titre complet – et amusant – de cette eau-forte datant de 1828 et concernant une eau fortement polluée prouve, si besoin en est, que les préoccupations environnementales et sanitaires ne datent pas d’hier ni de l’émergence de l’intérêt pour le vert ou le bio. L’original fait partie du fonds de la Wellcome Library, dont les très importants fonds sont consacrés à l’histoire de la médecine. Ils ont pour cœur la collection que Henry Solomon Wellcome (1853-1936), magnat de l’industrie pharma­ceutique, avait réunie durant des dizaines d’années. Son accès en ligne est le fruit d’un programme de numé­ri­sation de la bibliothèque qui permet d’accéder d’une façon bien trop limitée (des extraits, et de si petite taille que même avec la loupe fournie il est souvent impossible de lire les textes, mais uniquement d’en voir les remar­quables illus­trations mais là aussi sans pouvoir en examiner les détails) à d’anciens – parfois fort anciens – documents. Quel dommage.

Heureusement, ce document-ci est aussi accessible par l’entremise de la Bibliothèque numérique mondiale, qui, elle, fournit le moyen d’agrandir de façon quasi illimitée les documents qui s’y trouvent, et de les examiner jusqu’au plus infime détail (tel le grain du papier !), ce qui permet de distinguer dans l’eau-forte en question le petit personnage de forain en bas à gauche et de lire ce qu’il dit. Cette réalisation vraiment internationale de la Biblio­thèque du Congrès aux États-Unis, avec la contri­bution d’insti­tutions parte­naires dans de nombreux pays et le soutien de l’Unesco et d’orga­nismes privés, donne accès à un relativement petit nombre de documents (quelques milliers) choisis de par le monde, mais avec une qualité incomparablement meilleure aussi bien en qualité de numérisation qu’en documentation (les documents sont accompagnés de notices détaillées en sept langues) que les grandes bibliothèques numériques (Hathi Trust, Gallica ou Google Books, par exemple ou les portails tels qu’Europeana), qui ont privilégié la quantité à la qualité.

On peut y effectuer des recherches, y naviguer par lieu, période ou thème, et trouver ainsi de réels trésors, mais on peut tout de même se demander quels sont les critères qui ont présidé aux choix : la rubrique « musique » ne comprend à ce jour que 31 documents (contre 144 dans « Sports, jeux et loisirs », ce qui laisse rêveur), dont la majorité sont des photographies… On y trouve seulement 9 manuscrits d’intérêt variable : une lettre à Eisenhower signée par trois amoureuses d’Elvis aux côtés des manuscrits d’un des quatre exemplaires des Cantigas de Santa Maria datant des 13e-14e s., de L’Oratorio de Noël de Bach et de La Flûte enchantée de Mozart… Quant aux trois enregistrements sonores qui s’y trouvent, n’en parlons pas.

Ne boudons toutefois pas notre plaisir et admirons ce qui nous y plaît vraiment, à l’instar de ce manuscrit unique de l’intégrale du Talmud de Babylone.

19 octobre 2012

Alla breve. XXXVIII.

Classé dans : Actualité, Alla breve, Musique — Miklos @ 15:55

[264] Le lion français. Pierre Boulez, qualifié de « lion français » par Henry Bettinello, a reçu le Lion d’or à la Biennale de Venise pour l’ensemble de sa carrière sur la proposition du compositeur Ivan Fedele, succédant ainsi à Luciano Berio, Helmut Lachenmann, György Kurtág et Peter Eötvös, entre autres. (Source)

[265] Boulez mezzo ? Ce lion français (dont on ne peut qualifier les prises de position de mezzo voce), a dirigé la Symphonie n° 7 de Mahler et les Sechs Stücke op.6 de Webern l’année dernière au Concertgebouw d’Amsterdam. On a de la chance : la chaîne Mezzo rediffusera le concert ce dimanche (21/10) à 20h30.

[266] Down with discrimination ! On signalera aux amateurs de musique contemporaine qu’ils pourront voir aussi sur Mezzo mercredi prochain (24/10) à 21h le très intense opéra Intolleranza 1960 de Luigi Nono, tel qu’il a été enregistré en 2011 au Théâtre de la Fenice, sous la direction de Lothar Zagrosek. (Source)

[267] Hommage à Solti sans Solti. On s’y attendait. Arte va diffuser dimanche 28/10 à 18h le concert de gala pour le centenaire de Georg Solti, avec le World Orchestra for Peace qu’il avait fondé en 1995, sous la direction de Valery Gergiev. On aurait bien aimé que Mezzo rediffuse des archives de concert sous la baguette de Solti lui-même, mais que nenni, rien à l’horizon. On se consolera en le regardant et l’écoutant sur YouTube (en tâchant de faire abstraction de la publicité parti­culiè­rement hors de propos en fond d’écran) diriger le même orchestre l’année de sa création, ou par exemple la Neuvième symphonie de Beethoven avec le London Phiharmonic Orchestra et Jessye Norman aux Proms de 1986 (le son n’est pas fameux, mais la musique, mais le chef !). Sans aucune pub, celui-là. Et avec une introduction fort intéressante qui comprend un entretien avec Georg Solti, où il parle de la difficulté de diriger cette œuvre monumentale.

[268] Nouveau chef pour l’orchestre de Philadelphie. Cet orchestre symphonique créé en 1900 est l’un des « cinq grands » (avec ceux de New York, Boston, Chicago et Cleveland), tels qu’on les appelait du moins autrefois : d’autres ont émergé depuis (notamment celui de Los Angeles). Celui-ci a vu passer de grands chefs : Leopold Stokowski, Eugene Ormandy, Riccardo Mutti, Wolfgang Sawallisch ou Charles Dutoit. C’est maintenant au tour du jeune québécois Yannick Nézet-Séguin (à 36 ans, il est tout de même l’aîné de Gustavo Dudamel qui avait pris la tête de celui de Los Angeles, justement, à 28 ans). (Source)

[269] Mainly Mozart perd son chef. David Atherton est le cofondateur de cet organisme qui produit notamment un festival annuel de printemps à San Diego, ainsi qu’une série d’autres concerts durant la saison. L’orchestre est composé de premiers pupitres des meilleurs ensembles symphoniques américains, à l’instar de William Preucil, premier violon du Cleveland Orchestra, et qui fait partie de Mainly Mozart depuis sa création Après 25 ans à sa tête, il s’en va pour se marier avec sa compagne de longue date. (Source)

[270] Quelle sorcière ! Pour ne pas être accusé de machisme, on va parler ici d’une chef(fe) d’orchestre – ce n’est pas elle la sorcière, on le dit tout de suite –, il s’agit d’Emmanuelle Haïm : elle y dirige ces jours-ci son ensemble Le Concert d’Astrée (c’est plus facile que de diriger l’orchestre de l’Opéra de Paris) au Théâtre des Champs-Élysées la nouvelle production de Médée de Marc-Antoine Charpentier, dans une mise en scène (de Pierre Audi) et des décors (de Jonathan Meese) « bariolés et psychédéliques ». Dans le rôle de Médée – c’est elle la sorcière – on entendra la mezzo-soprano Michèle Losier. (Source)

The Blog of Miklos • Le blog de Miklos