Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui …
Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui !
Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n’avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l’ennui.
Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l’espace infligée à l’oiseau qui le nie,
Mais non l’horreur du sol où le plumage est pris.
Fantôme qu’à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s’immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l’exil inutile le Cygne.
- Stéphane Mallarmé (1842-1898)
Alors là! si vous vous mettez à citer ou du moins à poster sur GA Stéphane Mallarmé, je dis : Chapeau bas, Monsieur Miklos ! Jolie initiative !
Commentaire par griffin — 3 mars 2005 @ 23:10
Je viens d’entendre Boulez en parler (ainsi que de Char, de Klee et d’autres, de sa création, de son langage musical) – ce qui m’a remis ce poème en mémoire… c’était une journée qui sera inoubliable ; il y avait aussi le grand pianiste et musicologue Charles Rosen, qui avait interprété des oeuvres de Boulez. Inoubliable, j’te dis.
Commentaire par miklos — 3 mars 2005 @ 23:18
Vous l’écoutiez à la radio?
Commentaire par hugoindigo — 3 mars 2005 @ 23:32
Non. Un colloque d’une durée de trois jours (plus d’infos ici: http://...) a commencé aujourd’hui – ouvert à tous dans la limite des places disponibles – à l’occasion de ses 80 ans. Boulez était présent aujourd’hui, et a parlé en fin de session d’une façon qui est si typique du personnage : claire, simple, décisive (comme sa direction d’orchestre ou sa composition, pour ceux qui connaissent), sans utiliser de langage empoulé ni de termes sesquipédaliens obscurs et pseudo-intellectuels (je pense à quelqu’un, là) ; qu’on aime ou non sa musique, c’est un grand pédagogue, tout d’abord : il sait à qui il parle et comment se faire comprendre, ce qui permet d’aller rapidement à l’essence et de tenir là le débat. En plus, il a dit là bien des choses qu’il n’avait jamais dites (comme l’a remarqué Simha Arom avec lequel je bavardais après) – sur sa création, sa recherche, le passé, la tradition, son inspiration, la nécessité de créer, le passage de l’idée au geste, son évolution… Une telle densité de la pensée sans pourtant de lourdeur ni d’obscurité est exceptionnelle.
Commentaire par miklos — 3 mars 2005 @ 23:45
Merci. C’est bien d’avoir pu y aller. Oui la densité de pensée, c’est impressionnant…Mon père travaillait au CNRS et je me liquéfiais en voyant le nombre de ses livres…
Commentaire par hugoindigo — 4 mars 2005 @ 0:10
Dans quel domaine travaillait-il, si ce n’est pas indiscret (j’y suis à moitié…) ?
Commentaire par miklos — 4 mars 2005 @ 0:14
Pas ici.
Commentaire par hugoindigo — 4 mars 2005 @ 0:25
Voir: http://...
Commentaire par Miklos — 4 mars 2005 @ 0:27
Kalemera … ou kalimera pour les plus actuels
J’apprécie beaucoup ton blog… il faudra m’apprence à faire ce genre d’onglet… très utile..
Le contenu quand à lui, est des plus interressant aussi…
Il va falloir que je révise mon grec…
ou ai je mis mon bailly ?
Commentaire par evrat — 4 mars 2005 @ 11:57
Merci. Il est (le blog) en équilibre incertain, entre les traces et l’éphémère… ses contenus précédents sont d’ailleurs dans le Léthé (et sur mon disque dur, soyons prosaïques).
Commentaire par Miklos — 4 mars 2005 @ 18:57