Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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19 octobre 2012

Alla breve. XXXVII.

Classé dans : Actualité, Alla breve, Musique — Miklos @ 10:04

[257] « Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles ». Loin de nous de vouloir faire de la publicité et encore moins pour la dive bouteille, mais force est de constater que, depuis un certain temps, l’industrie vinicole fait appel à la musique classique pour inciter à prendre un p’tit verre et plus si affinités. Alors si on parle de plusieurs verres, on pense tout de suite à l’Adagio et rondo pour Armonica de verre K. 617 de Mozart, et eux aussi l’ont fait mais au second degré : en 2010, lors de la cérémonie de remise des prix des meilleurs vins au concours annuel néo-zélandais Air New Zealand Wine Awards, un duo – le compositeur Gareth Farr et une personne non identifiée – a interprété un passage de la Symphonie n° 40 du même (après une introduction digne d’un Victor Borge). Deux ans plus tard, c’est tout un orchestre de verres qui interprète une vinphonie (sic) de Mario Bajardi. Bon, ce n’est pas exactement de la musique classique (sauf pour les Brit Awards, voyez donc ci-dessous), mais c’est une performance intéressante. (Source)

[258] L’éminence grise sur scène. On précise tout de suite que par « grise » on n’entend pas insinuer que la personne en question – Jacques Attali en l’occurrence – aurait trop abusé de vins néo-zélandais. Mais c’est pour indiquer que ce spécialiste de tout – il y a polymathe et polymathe, comme il y a d’ailleurs musique classique et musique classique (vid. infra), et Attali, avec tout le respect qu’on lui doit, n’est pas un Pic de la Mirandole ou un Léonard de Vinci –, que ce soit en coulisses ou sur le devant de la scène, vient de diriger l’orchestre symphonique de Jérusalem dans le concert d’ouverture de sa saison célébrant le 75e anniversaire de cette formation. Pas tout le programme, uniquement le Concerto pour piano de Ravel, avec, au clavier, le pianiste, chef d’orchestre et compositeur (ils sont vraiment tous spécialistes de tout !) français Frédéric Chaslin, qui a dirigé le reste du concert, et qui est d’ailleurs le directeur musical dudit orchestre. Les autres œuvres au programme ce soir-là : la Symphonie n° 1 de Beethoven, Ein Gev du compositeur et altiste israélien Ödön Pártos (1907-1977) et L’Oiseau de feu (version 1945) d’Igor Stravinski. (Source)

[259] Les Brit Awards, ou, il y a musique classique et musique classique. Dans notre précédent numéro, nous avions rapporté le palmarès plutôt grand public de cette cérémonie censée récompenser les meilleurs musiciens « classiques ». Il n’a pas fallu longtemps pour que des critiques plus qu’acerbes, qualifiant ce prix de « crime à l’encontre de la musique classique » n’apparaissent. Dans l’une, Paul Morley, important critique musical britannique, n’y est pas allé par quatre chemins pour qualifier, en long en large et en détail – il ne parle pas que de la forme mais du fond et il s’y connaît –, l’horreur qui se déroulait devant ses yeux : mauvais goût, mauvaise musique ; et c’est tellement bien écrit que la lecture en elle-même en vaut la peine. L’autre, de la plume au vitriol du concertiste James Rhodes, en rajoute une couche, avec un vocabulaire quelque peu différente, mais comment ne pas être d’accord avec son affirmation véhémente que Le Fantôme de l’Opéra et Figaro ne sont pas dans la même classe, et ne pas s’indigner qu’on associe un Howard Shore avec Beethoven ou une Mylene Klass avec Vladimir Horowitz ? Pour mémoire, il mentionne deux prix qui, eux, mettent à l’honneur la musique classique, la vraie (celle que j’aime, quoi !) : les Gramophone Awards (dont prix de l’enregistrement de l’année pour le Musicalische Exequien de Heinrich Schütz – œuvre admirable – avec Vox Luminis sous la direction de Lionel Meunier) et ceux du BBC Music Magazine (avec, pour comparaison, le Requiem 1605 de Victoria avec l’ensemble Tenebrae sous la direction de Nigel Short). Tout est question de classe, et les Brit ne le font pas.

[260] Placido Domingo s’y met lui aussi. Et voilà que le célébrissime ténor promeut son nouvel album (la différence entre « album » et « disque » est celle entre « musique classique » et « musique classique », si vous voyez ce que je veux dire), des solos et duos de musique pop « légendaires » tels que Bésame mucho (version mexicaine du célèbre poème de Louise Labé ?), Eternally des Feux de la rampe de Chaplin, La Chanson des vieux amants de Berl… avec Susan Boyle et d’autres célébrités de cette rampe-là. (Source)

[261] L’humour british a frappé Mozart. L’ENO – aucun rapport avec Brian, il s’agit ici de l’English National Opera – vient d’ouvrir sa saison avec le Don Giovanni de Mozart. Pas de quoi fouetter un chat ? C’est d’abord la publicité qu’il en a faite qu’il s’agit ici, qui comprend un jeu de mots assez graveleux (le double sens de « coming soon » est explicité par l’illustration). Quant à la production, il s’agit d’ailleurs d’une reprise de la mise en scène de Rufus Norris en 2010, qui comprend quelques scènes d’agression sexuelle, y compris un viol en réunion. N’y a-t-il pas de préservatifs contre la vulgarité infinie ? (Source)

[262] Une partition de Mozart gratuitement. Puisque l’on vient d’évoquer une de ses œuvres en mauvaise compagnie, corrigeons l’effet en signalant la disponibilité dans l’excellente Bibliothèque numérique mondiale de la reproduction numérique du manuscrit de la Flûte enchantée (en provenance de la Bibliothèque d’État de Berlin). Cette bibliothèque numérique se distingue à plus d’un égard des grands acteurs de ce domaine, à l’instar de Gallica, Hathi Trust ou Google Books : elle regroupe un petit nombre (quelques milliers, tout de même) de documents choisis de par le monde dans des fonds de grandes bibliothèques et numérisés avec un très grand soin. En sus, l’interface multilingue est très claire, et permet de « naviguer » dans ce fonds géographiquement, temporellement ou par thèmes. La musique y est, hélas, fort peu représentée. À défaut, lisez-y par exemple La Défense, et illustration de la langue française de Joachim Du Bellay ou Les Histoires prodigieuses les plus mémorables qui ayent esté observées depuis la nativité de Jésus-Christ jusques à nostre siècle (le XVIe) de Pierre Boaistuau. (Source)

[263] Un orgue, un vrai de vrai. On pourra écouter demain samedi l’orgue baroque de Lanvellec dans le cadre du festival qui s’y tient actuellement (et dont le site web est fort bien illustré musicalement, sans que la diffusion ne s’interrompe lorsqu’on passe de page à page, bravo !) : au programme, des œuvres « extravagantes » de la fin de la Renaissance, interprétées par Lorenzo Ghielmi. Le concert d’ouverture du festival était un hommage à Gustav Leonhardt, qui avait redécouvert les sonorités de cet orgue authentique de l’anglais Robert Dallam (1653) : il reprenait le programme d’inauguration de l’orgue après sa restauration, avec, au clavecin, Jos Van Immerseel et Christophe Coin au violoncelle. (Source)

16 octobre 2012

Alla breve. XXXVI.

Classé dans : Actualité, Alla breve, Musique — Miklos @ 19:58

[250] Une partition de Bach aux enchères. La maison de ventes Sotheby’s va disperser aujourd’hui et demain une partie de la collection musicale André Meyer, qui comprend des documents musicaux inestimables (façon de parler : ils seront estimés et raflés, n’en doutons pas) : les premières éditions du Clavier-Übung I de Jean-Sébastien Bach (les six Partitas pour clavier BWV 825-830) et du Traité d’harmonie de Rameau annotée par lui-même, des manuscrits musicaux de Beethoven et de Schoenberg… La collection André Meyer (décédé en 1974) – à ne pas confondre avec son homonyme et contemporain, célèbre banquier et grand collectionneur d’œuvres d’art et.. de partitions musicales (décédé en 1979) – avait fait l’objet d’un catalogue (en 1961) ; la bibliothèque-musée de l’Opéra (faisant partie du département de la musique de la bibliothèque nationale de France) en détient certains documents vendus auparavant. (Source)

[251] À propos de partition. Le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus, qui dirige l’orchestre national de Lille depuis 1976 et président de Musique nouvelle en liberté, vient de publier La partition d’une vie, ouvrage d’entretiens avec le musicologue Frédéric Gaussin. On pourra voir ici un entretien que France 3 Nord-Pas de Calais a réalisé avec lui, et dans lequel il décrit son engagement actif visant à fournir l’accès à la « grande musique » à ceux qui en sont exclus. La famille Casadesus compte un grand nombre de musiciens et d’artistes depuis au moins quatre générations. (Source)

[252] Georg Solti cent ans plus tard. Né le 21 octobre 1912 (et décédé en 1997), le grand chef hongrois (que j’ai eu la chance d’entendre à plusieurs reprises) sera le sujet de commémorations diverses, centenaire oblige. À cette occasion, Rupert Christiansen, critique opéra du Daily Telegraph depuis 1996, offre quelques souvenirs de son tout premier entretien avec ce géant de la musique, qui a su non seulement le mettre à l’aide, mais s’est intéressé à lui : « Assez parlé de moi, c’est ennuyeux ! Je veux vous connaître. Comment vous êtes-vous intéressé à la musique ? ». Ce n’était pas une pose : lors de l’entretien suivant, deux ans plus tard, il s’était souvenu des réponses. Lors de cette première fois, il a confié à son intervieweur que Bartók avait été le plus grand être humain qu’il ait jamais rencontré, et qu’un chef ne doit pas avoir de préférences musicales : ses goûts à la maison doivent rester du domaine du privé ; il se doit de diriger toute musique qu’on lui présente au mieux de ses capacités, qu’il l’aime ou non. (Source)

[253] Le palmarès 2012 des Grands prix Sacem. Le 26 novembre, les prix (avec concert à l’appui) seront remis entre autres Éric Tanguy (distinction carrière) et Fabien Waksman (distinction jeune compositeur) dans la catégorie « grands prix de la musique symphonique ». Le prix spécial a été attribué à la chanteuse Catherine Ringer précédemment des Rita Mitsouko. (Source)

[254] Les lauréats des Classic Brit Awards. Cérémonie annuelle organisée par l’industrie phonographique britannique, elle vise à récompenser des musiciens et des ensembles qui se distinguent en « musique classique et crossover » (ça attire tout de même un peu plus de public que la musique classique). Parmi les lauréats de cette année : le ténor pop et classique Andrea Bocelli (catégorie artiste international de l’année), le chef d’orchestre et compositeur de musique de film John Williams (compositeur, œuvre d’une vie – tiens, la Wikipedia n’a pas jugé bon de sauter sur l’information), le violoniste et chef d’orchestre André Rieu (album de l’année), la violoniste Nicola Benedetti (artiste femme), le chef d’orchestre Vasily Petrenko (artiste homme), et le jeune pianiste Benjamin Grosvenor (prix des critiques), dont on peut lire ici un bel entretien avec lui et son frère atteint du syndrome de Downs. (Source)

[255] Rebecca, une tragédie musicale. Rebecca, chef d’œuvre de Daphne du Maurier qui a inspiré le film éponyme oscarisé de Hitchcock (qui s’est inspiré d’une autre de ses nouvelles pour Les Oiseaux), n’est pas qu’un drame de la jalousie, c’est aussi l’histoire d’une comédie musicale se transformant en tragédie financière : la tentative de montage à Broadway de son adaptation allemande par Michael Kunze (paroles) et Sylvester Levay (musique) s’avère être un fiasco causé par une arnaque monumentale et rocambolesque : les producteurs avaient payé plus de 60.000$ à un certain Mark Hotton, qui avait inventé de toutes pièces des investisseurs étrangers supposés leur apporter une aide financière de 4,5 millions de dollars. Selon ce « financier » qui utilisait des faux sites web et adresses électroniques, l’un de ces personnages imaginaires, Australien, aurait contracté la malaria lors d’un safari en Afrique et serait décédé juste avant d’effectuer le virement. N’y a-t-il pas là de la matière pour une nouvelle comédie musicale ? (Source)

[256] Cette soprano qui fait le trottoir… Amelia Feuer, jeune étudiante américaine à la Haute école de musique de Genève, se voit contrainte de trouver des moyens de subsistance – la vie n’y est pas donnée, dans ce coin de l’Europe – faute de financements. Elle chante donc dans les rues des classiques de l’opéra et des comédies musicales. Non seulement elle y trouve son compte – 120 francs suisses en quarante minutes, bien mieux qu’à Paris (mais les Français sont de grands radins) – mais elle considère cela comme une excellente expérience pour devenir ultérieurement soliste à l’opéra. Elle n’y aura pas besoin de micros cachés, comme certains… (Source)

Alla breve. XXXV.

Classé dans : Actualité, Alla breve, Musique — Miklos @ 11:53

[243] Un luthier, vite ! Musician’s Guide Map est un site interactif permettant de géolocaliser facilement des magasins d’instruments de musique. Il en répertorie déjà près de 600, dont 562 en Europe – la grande majorité en France : non pas que ce soit la spécialité nationale de notre doulx pays, mais cette réalisation est sans doute relativement franco-française, malgré le secret dont elle s’entoure : aucune information sur son (ou ses) auteur(s), la page Crédits, truffée d’ailleurs de fautes d’orthographe, ne précisant que le fait qu’il est « protégé par les lois en vigueur sur la propriété intellectuelle et le droit d’auteur ». On suspecte fort qu’il soit la réalisation d’un Sylvain Bouancheau, a.k.a. Sylgoud, titulaire du nom de domaine et amateur d’oud, seul instrument mentionné dans la page Liens dudit site. (Source)

[244] Stefan Zweig le musicien. Celui dont on aime tant lire les nouvelles et les romans a aussi été librettiste, celui de La Femme silencieuse (Die Schweigsame Frau), opéra-bouffe d’un Richard Strauss vieillissant créé à Dresde en 1935 – en l’absence du juif Zweig dans cette Allemagne nazifiée – sous la direction de Karl Böhm (on lira ici avec profit les avatars de cette œuvre). C’est sous son bâton qu’on en trouve un enregistrement de 1959 dans les trois CD accompagnés d’un livre et comprenant nombre d’extraits d’œuvres de Bach à Berg en passant par Haydn, Mozart, Schubert, Mahler, Schoenberg, Webern, et que l’on peut écouter ici. (Source)

[245] Les déboires de Kurt Masur. En avril de cette année, alors que le chef du Gewandhaus de Leipzig dirige un concert de l’Orchestre national de France (dont il avait été le directeur artistique de 2003 à 2008), il chute du podium dans la salle et se fracture l’omoplate, ce qui ne l’a pas empêché de revenir sur scène : en septembre, il ouvre la 19e saison du festival de musique d’Usedom (en mer baltique), et y dirige l’orchestre philharmonique balte de jeunes dans la première symphonie de Chostakovitch. Certains des musiciens – surtout ceux assis à l’arrière de l’orchestre – ont regretté de ne pouvoir entendre ce que disait le chef durant les répétitions : à 85 ans, c’est surtout sa voix qui en a pris un coup. Et là-dessus, on apprend qu’il souffre – à l’instar de James Levine dont on vient de raconter les problèmes – de la maladie de Parkinson. (Source)

[246] Le retour de Georges Prêtre. On avait annoncé en septembre l’annulation pour raisons familiales du concert Trilogie romaine (d’Ottorino Respighi) que devait donner le chef, âgé, lui, de 88 ans, avec l’orchestre philharmonique de Monte Carlo. Il revient au podium diriger cette formation dans un concert qu’il dédie à la mémoire de son fils disparu ces derniers jours à l’âge de 70 ans. Au programme, deux œuvres de Poulenc – dont il était le chef préféré – et une de Moussorgski. (Source)

[247] Saint Ceré en hiver. On connaît le Festival de Saint-Céré, fondé en 1980 et issu des « Rencontres de chant choral » créées dans les années 1960 par Pierre Host. Depuis 1986, l’équipe du Festival gère Opéra Éclaté, une compagnie nationale de théâtre lyrique et musicale. Elle y organise un festival d’hiver qui s’est ouvert samedi dernier avec un concert du chœur Archipels sous la direction de Joël Suhubiette. (Source)

[248] Bordelais majeurs, la Cochonne rit en chœur recrute chez le Pépère ! Il s’agit d’une chorale associative, créée en 2010 afin de « valoriser la chanson à boire, à rire et à manger ». Quant au pépère en question, il s’agit d’un bar à vin, musiques et cochoncetés, pardon, cochonnailles qui organise toutes sortes de manifestations musicales qui ont l’air bien sympathiques, ma foi. (Source)

[249] Le compositeur assassin. On fête (si l’on peut dire) aujourd’hui l’anniversaire du décès de Gesualdo dans des circonstances plutôt gore. Lui-même avait occis sa femme et l’amant de cette dernière, ce qui ne l’avait pas empêché de reprendre, plus tard, une autre femme plus une maîtresse. Mais il devait drôlement (si l’on peut dire) regretter son geste…

Alla breve. XXXIV.

Classé dans : Actualité, Alla breve, Musique — Miklos @ 0:59

[236] Ça va très piano, pour les pianos. Comme le montre ce reportage de la chaîne NBC, la vente des pianos a non seulement baissé de plus de 80% ce dernier siècle (aux US ? ailleurs ?) mais ils finissent de plus en plus souvent leur vie dans des décharges publiques. Si au moins ils avaient été donnés à la merveilleuse compagnie Royal de Luxe pour leur lancer de pianos (qu’on a eu la chance de voir au Grand Palais, il y a quelques années)… !

[237] Ça va très bien pour Zubin Mehta. Le célèbre chef d’orchestre indien vient de recevoir des mains de Shimon Peres, président d’Israël, la médaille de distinction présidentielle en reconnaissance de sa contribution à la culture dans ce pays : il y dirige l’orchestre philharmonique depuis 1977 – ayant assisté alors à certains de ses concerts, je peux encore me souvenir du plaisir que j’y avais éprouvé – et a récemment créé un programme d’éducation musicale à l’intention des citoyens arabes d’Israël. (Source)

[238] Jubilé des fringants sexagénaires. Réservez vos places les 25 et 29 novembre à Londres et les 13 et 15 décembre à Newark (New Jersey), si vous êtes fans des Rolling Stones : pour fêter les cinquante ans de leur naissance (en tant que groupe), ils reviennent sur scène après cinq ans d’absence dans un tout nouveau décor de scène plein de langue et de lèvres qui atteindront le public, sans parler d’écrans vidéos et de toutes sortes d’effets hyper-énergétiques. (Source)

[239] Le Fantôme de l’Opéra fête ses 25 ans. Il ne s’agit pas du merveilleux roman de Gaston Leroux (dont on avait précédemment parlé) qui, lui, a fêté ses 100 ans il y a deux ans, mais de la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber, qui a l’insigne honneur d’avoir eu, à ce jour, plus de représentations que tout autre spectacle à Broadway : elle a battu le record précédent détenu par une autre œuvre du même compositeurs, Cats, en 2006, en passant le cap des 7468 spectacles, auxquels se sont rajoutés depuis 2800 autres. Cet anniversaire important (surtout financièrement) aura lieu le 26 janvier 2013. Le spectacle avait été créé à Londres deux ans auparavant, et avait donc fêté ses 25 ans britanniques il y a un an. On ne compte plus les prix qu’il a raflés. (Source)

[240] Mademoiselle Mozart a 7 ans. Stephen Fry dit, pardon, tweete, que la jeune violoniste, pianiste et compositrice Alma Deutscher est le (la ?) Mozart d’aujourd’hui. Dans une vidéo de NBC on la voit composer une sonate pour violoncelle puis interpréter ses œuvres au piano et au violon (simultanément ? l’article ne le précise pas). Elle a aussi composé un court opéra. Mais qu’en pensent les critiques musicaux ? (Source)

[241] Le retour de James Levine. Après deux ans d’absence pour de graves problèmes de santé, durant lesquelles il avait été remplacé par Fabio Luisi, le chef d’orchestre du Met annonce qu’il revient sur scène (en fauteuil roulant) diriger un concert en mai à Carnegie Hall puis, durant la saison 2013-2014, trois opéras – Cosi fan tutte de Mozart, Falstaff de Verdi et Wozzeck de Berg – au Met et trois autres concerts à Carnegie Hall. (Source)

[242] L’opéra romantique à la sauce multimédia participative. Un récital comprenant des arias d’opéras romantiques (Massenet, Verdi, Puccini, Humperdinck…) a été monté et réalisé avec la collaboration du public (c’est tellement dans l’air du temps qu’on n’est pas étonné), qui pouvait fournir, avant le début du spectacles, des citations littéraires accompagnées d’illustrations vidéos ; une fois le récital commencé, les citations s’affichaient ; le public pouvait réagir en envoyant un mot à l’aide d’un iPad ou d’un smartphone vers un site web, d’où il était projeté sur un des écrans dans la salle ; puis la vidéo était projetée, et enfin l’aria était interprétée. À l’entracte, le public était appelé à voter pour choisir des représentations d’œuvres d’art correspondant le mieux aux citations, et les lauréates étaient projetées dans la seconde partie du concert. Wow, man, that’s cool! (Source)

13 octobre 2012

Contre le tabassage (tous les tabassages)

Classé dans : Cuisine, Humour, Politique, Société — Miklos @ 15:32

Nombre d’associations militent – à juste titre, même si c’est un combat (si l’on peut dire dans ce contexte) malheureusement sans fin – contre les violences entre personnes : d’un conjoint du couple sur l’autre, des deux sur leurs enfants, d’enfants sur d’autres enfants… les tragiques combinaisons ne manquent pas – sans parler des éternels conflits entre gouvernements tyranniques et leurs citoyens avides de liberté..

Plus récemment, ce sont les animaux domes­tiques martyrisés par leurs maîtres (qui n’oseraient s’en prendre à un congénère humain) qui font l’objet de cette sollicitude, ce qui n’est pas injustifié (même si parfois les priorités de certains militants semblent inver­sées). Certains vont jusqu’à éviter de manger des animaux (y incluent-ils toujours les huîtres, les moules et les crevettes ? j’en doute), voire de tuer un moustique ou d’écraser un cloporte (seul crustacé terrestre qu’il faut donc préserver, même si on lui prédit un tel avenir radieux sur la Terre irradiée que c’est lui qui pensera un jour à préserver les quelques humains qui auront survécu aux transformations de la planète).

Enfin, ce sont les plantes qu’on défend maintenant : pourquoi cueillir une belle fleur dans la fleur de l’âge (si l’on peut dire dans ce contexte) pour en faire un cadeau, geste qui équivaut en général à sa mise à mort (« Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin », comme le constatait Malherbe à ce propos) avant terme et en dehors de son environnement naturel ? Je n’en connais pas qui évitent de manger des légumes après avoir éli­miné le vivant de leur régime ; mais qui sait, il y en a peut-être, on dit bien qu’on peut vivre d’amour et d’eau fraîche (filtrée, pour en ôter les organismes vivants avant consommation).

Il manque toutefois dans ce panorama de la protection des espèces, de toutes les espèces, contre la brutalité inhérente à l’humain depuis que Caïn a éliminé Abel – l’offrande du premier était pourtant végétarienne contrairement à celle de son frère (comme quoi certains végétariens peuvent être aussi des assassins) – la défense des droits des œufs et notamment de leurs blancs (ce qui pourrait donc devenir le cheval de bataille d’une certaine f(r)ange du panorama politique français) : tous les livres de cuisine, toutes les recettes qui en font usage enjoignent de les battre vigoureusement ! Ça les met peut-être en neige (matière de toute façon destinée à disparaître avec le réchauffement climatique) et leurs jaunes en mayonnaise, mais nous, ça devrait nous mettre en boule. Afin d’éviter une dérive trop sectaire, on pourra aussi rajouter à ces victimes la crème fraîche (blanche, elle aussi, en général) qui, elle, est trop souvent fouettée.

Et ainsi, les œufs pourront finalement éclore en paix, et de jolis petits poussins se répandront sur Terre (qu’on ne se méprenne pas sur nos intentions : on n’est pas, mais pas du tout, de ceux qui militent contre l’avortement, le mariage gay – d’ailleurs, ceux qui sont contre l’avortement devraient encourager le mariage gay, si vous voyez ce que je veux dire – ou la mixité des cultures), ce qui est mieux, avouez-le, que des…


Affiche du film La Métamorphose des cloportes
(cliquer pour agrandir)

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