Miklos
« Je donne mon avis non comme bon mais comme mien. » — Michel de Montaigne

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30 juin 2014

Plaidoyer pour l’Europe

Classé dans : Actualité, Littérature, Photographie — Miklos @ 19:09


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En cette période où l’Europe subit des forces centripètes et centrifuges contradictoires (pour reprendre la description frappante qu’en faisait Romain Gary dans Les Racines du ciel) autant dans le spectre – oh combien menaçant – politique que dans les dissensions des deux côtés de la Manche, il est bon de rappeler le puissant plaidoyer que Victor Hugo avait prononcé en 1849.

« Un jour viendra », scandait-il…

Mais quand viendra-t-il donc, ce jour tant attendu ?

Sens interdits

Classé dans : Peinture, dessin, Photographie — Miklos @ 14:45


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Le taggeur ne croyait pas si bien dire ; voici une vidéo que Toto a récemment filmée à Tel-Aviv :

Rond-point à Tel-Aviv, par Toto

On remarquera les sourires des protagonistes et l’impassibilité, voire l’indifférence, des passant(e)s, à se demander si ce genre de performance est monnaie courante dans cette ville réputée pour son ouverture.

18 juin 2014

Fâché avec les romains, il risque de fâcher les Espagnols

Classé dans : Actualité, Arts et beaux-arts, Histoire, Médias, Politique — Miklos @ 8:44

Lors de l’ouverture du journal télévisé de France 2 à 20 heures, hier, le journaliste David Pujadas annonce l’« avènement du prince Felipe Quatre en Espagne », tandis que l’écran affiche au même moment et en grand (d’Espagne) « Felipe VI ». Il le répètera plus tard, pour fina­lement se corriger (on lui a sans doute glissé subrepticement dans l’oreillette qu’il s’était planté).

Le « vrai » Felipe IV (fils de Marguerite d’Autriche et décédé en 1665) est surtout connu comme mécène des arts, promouvant la création littéraire, artistique et théâtrale – on n’en attend pas moins de son lointain successeur – mais piètre politique : rébellion de la Couronne d’Aragon, soulèvement du Principat de Catalogne, indé­pendance des Provinces-Unies…

Il semble que Pujadas soit fâché avec les chiffres romains, et qu’il risque ainsi de créer un incident diplomatique entre la France et la Couronne espagnole. Ce Barcelonais d’origine soutient-il donc ainsi indirectement les revendications d’indé­pendance catalanes ?

Quoi qu’il en soit, il est curieux que cette confusion entre « IV » et « VI » vienne dans la foulée de celle de La Tribune entre « 4 » et « 6 », quelques heures plus tôt. Non seulement on a de plus en plus de mal à compter sur les journalistes, mais voilà que les journalistes ont de plus en plus de mal à compter.

17 juin 2014

Internet ? No future, selon La Tribune

Classé dans : Actualité, Musique, Médias, Sciences, techniques — Miklos @ 17:20


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Un article de La Tribune nous parle doctement de « l’exlosion » [sic] du nombre d’objets connectés à l’Internet depuis l’ordinateur de votre banque via votre smart phone et jusqu’à votre frigo sans oublier le tatouage de votre chien et l’adresse de ce blog, ce qui a nécessité l’invention d’une nouvelle méthode (appelée IPv6« Internet Protocole version 6 », la 6e version de ce système d’identification, l’actuelle étant IP.) d’identification de l’adresse – unique – de chacun de ces objets sur le réseau.

Et voilà que cet article nous laisse entendre que ce standard, qui « peut fournir plus d’adresses IP qu’il n’y a d’étoiles dans l’univers – le volume d’adresses étant d’environ 3 trillions de trillions de trillions d’adresses » est déjà épuisé en Europe ; en d’autres termes, il n’y aurait plus d’adresses de disponibles, en conséquence de quoi on ne peut rajouter au réseau de nouveaux objets supposés y être connectés. Quant à l’Asie, la situation y serait réellement paradoxale : l’Internet y a très faiblement pénétré et IPv6 y a pourtant explosé. En plein vol !

Comme quoi, il y aurait plus d’objets connectés à l’Internet sur Terre que d’étoiles dans l’univers ? Poétique, finalement. On ne peut qu’entonner le célèbre Cantique des étoiles que tout scout du siècle dernier connaissait par cœur :

9 juin 2014

Un bon coup, pour le coup

Classé dans : Langue, Littérature — Miklos @ 19:53


(Source)

« Les négociants, les gens d’affaires disent qu’ils ont fait un bon coup, un beau coup, lorsqu’ils ont fait un marché, une négociation dont ils retirent beaucoup d’avantage ou de profit. Des voleurs disent qu’ils ont fait un bon coup, quand ils ont dévalisé des voyageurs, c’est-à-dire, un coup qui leur est profitable. » (Charles Nodier et Victor Vergé, Dictionnaire universel de la langue française, 6e éd., 1833.)

Contrairement à ce qu’en pensent certains, la locution du coup n’est ni un néologisme, ni un barbarisme. Le Trésor de la langue française en donne ainsi le sens et un exemple d’un auteur qui n’est ni des moindres ni né de la dernière pluie :

Du coup. À la suite de quoi :

… les hasards d’une conversation avec sa mère l’amenèrent à en faire l’aveu, et le lièrent ainsi à une fantaisie de gosse, qu’il eût si facilement abandonnée, qu’il était du coup dans l’obligation de poursuivre. Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 239.

et permet de ne pas le confondre avec :

Du même coup. En conséquence de quoi. Synon. par voie de conséquence :

Lorsque toutes mes créatures vivront, que j’aurai donné tout mon fruit, qu’il ne restera plus que de me répéter, alors peut-être, s’il est temps encore, songerai-je sérieusement à désarmer le dieu impitoyable de M. Singlin et de la tante Sainte-Thècle, et éviterai-je du même coup d’écrire, à la fin de ma carrière, d’aussi mauvaises tragédies que celles du vieillard Corneille. Mauriac, La Vie de Jean Racine,1928, p. 64.

ni avec Du premier coup, D’un coup, Pour un (ou le) coup, etc. Un peu casse-cou, mais on s’y retrouve finalement.

Pour en revenir à Du coup, on en a trouvé aussi des usages un siècle avant Aragon, dans La Nuit du meurtre, drame en cinq actes d’Albert et de Labrousse, représenté pour la première fois à Paris sur [sic] le théâtre de l’Ambigu-Comique, le 3 août 1839. Mathurin (un jeune paysan) dit à Thérèse (paysanne, nièce de Jérôme, ce dernier intendant de Launay, un riche propriétaire – vous suivez ?) :

Quand j’aperçois ça, je vous fais un bond de joie… que du coup… je vous envoie cet animal de sergent… les quatre fers en l’air, au milieu de la salle.

Si vous vous demandez ce qui l’a fait bondir à ce point, eh bien c’est d’avoir tiré un bon numéro à une loterie destinée à sélectionner les jeunes conscrits pour un service de huit ans dans la milice, tandis qu’il envisageait d’épouser Thérèse sur le coup.

Sauf que le malheureux s’était trompé : il croyait avoir tiré le numéro 61, or c’était le 19, et la limite étant 20… Un mauvais coup, pour le coup !

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